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Spoon en concert au Métropolis

Du indie rock de haut calibre

spoon

Photo tirée du site matadorrecords.com

Par Mélissa Thibodeau

Le groupe de Austin, Texas, Spoon, était de passage au Métropolis hier soir afin de présenter leur plus récent opus Hot Thoughts, paru en mars dernier. En plus d’avoir eu droit à une excellente rétrospective de plus de 20 ans de carrière de la part de Spoon, on a aussi eu droit à une belle performance de The New Pornographers pour entamer la soirée.

The New Pornographers en première partie

Toute une première partie en le groupe des Britanno-Colombiens, The New Pornographers. Le choix faisait bien du sens. Les deux formations sont des contemporaines, ayant évolué pendant la même époque. Les deux ont également connu un succès constant dans la niche indie pop. S’ils n’ont jamais atteint la haute célébrité, ces musiciens de haut calibre ont toujours su pondre des albums de qualité, même pour ceux qui m’accrochaient un peu moins.

Je suivais davantage The New Pornographers dans ma mi-vingtaine, ayant connu le groupe à travers la chanteuse Neko Case avec qui ils ont collaboré jusqu’à assez tout récemment. Elle ne fait pas partie de cette tournée, mais on peut quand même bien apprécié les voix de Kathryn Calder (claviériste et aussi membre du groupe The Immaculate Machine) et de Simi Stone (violoniste en tournée et aussi membre du Suffrajett) qui se mêlaient bien à celle du leader du groupe Carl Newman.

the new pornographers - jennifer jimenez

Photo : © Jennifer Jimenez

Le groupe était plus que ponctuel. Il ne restait que deux minutes avant 20 h lorsque le septuor a pris place sur scène. Cela explique peut-être pourquoi le début de leur set était un peu plus tranquille. On remarque que le public commençait tout juste à se rassembler sur le parterre. Le tout s’est toutefois amélioré alors que vers la fin du 45 minutes de leur prestation, la foule participait davantage au lieu de seulement être attentive.

Le groupe nous a d’ailleurs présenté des extraits de son très bon album Whiteout Conditions, paru en avril dernier. D’ailleurs, bonne nouvelle, le groupe reviendra à Montréal le 13 octobre prochain au Théâtre Corona. C’est clair que je vais y retourner. Avis aux intéressés, on clique ici pour les billets.

SPOON

Spoon est décidément l’une des références en termes d’indie rock. Depuis 1994, le groupe a offert neuf longs jeux ainsi que plusieurs EP. Le groupe n’est pas connu pour un hit en particulier, même si le chanteur, guitariste et parolier, Britt Daniels, en a pondu, des bonnes chansons. La réputation de ces Texans s’est plus construite à force de présenter des albums pertinents et parfois même excellents. Même s’il a connu une poussée de succès en 2005 avec l’album Gimme Fiction, le groupe continue d’être créatif et de capter l’imaginaire de nombreux fans de musique.

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Photo tirée de matadorrecords.com

À 21 h 20, Britt Daniel (voix, guitare), Jim Eno (batterie), Alex Fischel (claviers), Rob Pope (basse) et Geraldo Larios (claviériste en tournée) arrivent sur scène et partent avec Hot Thoughts, le premier extrait de l’album du même nom. C’était la première fois que je voyais le groupe sur scène. Je m’attendais à du bon, mais j’ai surtout pu constater à quel point Spoon est toute une expérience en spectacle. Pas de grandes mises en scène outre des jeux de lumières qui semblent être inspirés par la pochette de l’album. On a surtout droit à des riffs de guitares acérés, des claviers planants dans le domaine du fantastique et au charisme du chanteur Britt Daniel, dont la voix rauque me rappelait un peu celles de chanteurs brit pop des années 90.

Comme indiqué plus haut, Spoon a rassemblé du matériel de haut calibre en plus de 20 années de carrière. On a puisé dans ce puissant répertoire et chaque chanson avait un cadre qui lui était propre. Des pièces plus « âgées » telles que Anything You Want, de l’album Girls Can Tell (2001) et Stay Don’t Go de l’album Kill the Moonlight (2002) côtoyaient aussi bien les Inside out (album They Want My Soul – 2014) et Do I Have to Talk You Into It? (Hot Thoughts – 2017). Chacune a été livrée directe dans le plexus sans longueur. Si je dois choisir un moment marquant parmi plusieurs, la prestation de I Ain’t the One était tout particulièrement enlevante. Britt Daniel, de par sa voix éraillée, mais tout de même juste, était vulnérable mais en contrôle.

Bref, ce fut un 100 minutes bien rempli, sans répit, qui a sûrement su captiver l’attention des fans anciens et nouveaux. J’étais émerveillée devant l’attention que les gens portaient au spectacle. Ils étaient enthousiastes, mais respectueux. On respectait les musiciens sur scène, on ne tentait pas de jaser plus fort qu’eux. On préférait se laisser entraîner par les nuances r&b, rock, blues, funk que le groupe proposait et ça a fait un grand bien!

Sans grande surprise, on a rappelé le groupe sur scène. Britt Daniel a tout d’abord offert I Summon You, en solo à la guitare. Les autres membres se joindront à lui pour terminer avec Pink Up, Got Nuffin et Rent I Pay qui prenaient une toute autre vie sur la scène que sur les disques. Une fois le tout terminé, Daniel remercia la foule une dernière avant de quitter la scène.

En sortant du Métropolis, les bons commentaires fusaient de partout. J’ai tout particulièrement capté celui d’une jeune femme qui soulignait à son amie que ce spectacle était le genre qui pouvait intéresser tout fan de musique, qu’ils connaissaient Spoon ou pas. C’était un très bon moment.

Le groupe poursuit sa tournée qui le promènera à d’autres endroits au Canada mais surtout aux États-Unis, quoique plusieurs arrêts en Europe (Royaume-Uni et Espagne) sont au calendrier. Plus de détails : www.spoontheband.com.

Texte révisé par : Johanne Mathieu