Une soirée au tempo du cœur !
Crédit photo: Facebook de l’Ensemble Caprice
Par Lynda Ouellet
Quoi de mieux que La Neuvième de Beethoven pour célébrer l’amour, l’amitié et la force de l’humanité ce vendredi 14 février à la Maison symphonique. Accueillant et fort sympathique, le chef Matthias Maute présente, avec humour et passion, le déroulement du concert avec des explications sur chacun des morceaux qui seront joués.
Matthias Maute et ses troupes, dévoués et attachants !
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Matthias Maute, récipiendaire de deux prix Juno, est aussi le directeur artistique de l’Ensemble ArtChoral et de l’Ensemble Caprice que le New York Times a qualifié de force progressive dans le monde musical. Ces talentueux artistes sillonnent la planète et les critiques sont impressionnantes. Ce sont les instruments anciens qui sont l’ADN de l’ensemble. La prestation, ce soir, est conçue et dirigée avec ingéniosité par Matthias Maute. Son programme est inusité et captivant.

Le récital débute avec un clin d’œil à cette journée de la St-Valentin soit le grand classique Plaisir d’amour. Tous les musiciens abordent une rose rouge à leur lutrin. C’est charmant et la mise en bouche donne le ton à cette rencontre chaleureuse.
Pour la première partie, on présente deux pièces yiddish: Yih’yu L’ratzon (Ernst Bloch 1880-1959) et Oy dortn (Traditionnel). On enchaîne avec Miserere (Gregorio Allegri 1582-1652) et Höre auf meine Stimme (William Kraushaar 1989). Le chef prend le temps de nous raconter la trame historique de chacune des pièces.

Les deux premiers morceaux nous transportent dans une synagogue avec la soprano Sharon Azrieli, soliste, qui apporte la grâce de sa voix à l’harmonie. Ensuite, Miserere nous parle d’un jeune couple qui va se séparer et ne plus jamais se revoir. Une touche bien pensée est d’avoir positionné un quatuor vocal tout en haut près de l’orgue, on les voit bien. La dernière composition Höre auf meine Stimme nous emmène dans la chapelle Sixtine avec un individu qui cherche à s’évader de sa détresse pour continuer à vivre.
Dans la seconde partie, une première à Montréal, La Neuvième de Beethoven est interprétée sur des instruments anciens. On reconnaît tout de suite La Neuvième et on comprend facilement la difficulté et la dextérité que cela exige à jouer cette pièce. Se joint à la finale Sydney Baedke (soprano), Stéphanie Pothier (mezzo-soprano), Dominique Côté (baryton) et Scott Rumble (ténor) qui entament l’hymne à la joie avec l’Ensemble ArtChoral.
Tout est dans tout !
En guise de conclusion, dans la salle, les sentiments ont été partagés. Pendant tout le concert, j’ai été agacé par deux adolescents sur leur cellulaire et bruyants, tout comme les autres spectateurs près d’eux. Quant à ma gentille voisine, elle en a conclu qu’elle en aurait pris plus de l’Ensemble ArtChoral. Certains, plutôt connaisseurs, ont relevé les impairs sonores et autres manques. Malgré tout, de nombreux spectateurs ont été enchantés de cette belle soirée de St-Valentin en fredonnant La Neuvième avec bonheur et sourire aux lèvres à la sortie.
Pour assister un prochain concert de l’Ensemble Caprice, suivre ce lien ici.