Même après 23 ans, toujours aussi fringants, les cowboys!
©Maryse Phaneuf/MatTv.ca
Par : Christian Gaulin
C’est aujourd’hui, vendredi 4 octobre que Les Cowboys Fringants lancent Les antipodes, leur 10e album de chansons originales, en plus de 20 ans de carrière. Le groupe est très fébrile avec la sortie de ce nouvel opus et nous avons eu l’opportunité de rencontrer Marie-Annick Lépine, Karl Tremblay, Jean-François Pauzé et Jérôme Dupras, les 4 membres du groupe, afin de leur poser quelques questions sur l’album, leur parcours et leurs projets.
Toujours bien à cheval sur leur succès, Les Cowboys Fringants débarquent avec 10 nouvelles chansons toutes aussi enlevantes et percutantes les unes que les autres, comme pour les précédents albums. Avec ce disque aux sonorités folk et country, agrémentées d’une touche rock, ils jouent à fond avec «les antipodes», nous faisant passer du plaisir à l’émotion, du festif à la réflexion profonde. Les antipodes, c’est aussi un regard sur l’état du monde actuel, avec ses contrastes et ses visions souvent opposées.
Ce 10e disque est porté par une série de pièces phares qui risquent de trouver une place parmi les plus grandes chansons du groupe. On l’écoute d’un bout à l’autre sans voir le temps passer, avec plaisir et bonheur. On oublie tout et on se laisse transporter… Les chansons nous font voyager à travers une gamme d’émotions et de sujets, parfois légers et plus sérieux par moment. Encore une fois, nous sommes confrontés aux antipodes. Portez attention aux titres L’Amérique pleure, qui se veut très poignante, La traversée, chanson entraînante et festive et, pour sa douceur et sa mélancolie, la pièce Sur mon épaule. Les 7 autres titres de l’album trouveront également une place de choix dans votre «playlist»! Même après toutes ses années, le succès ne démord pas… ils sont toujours aussi fringants, les cowboys!
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Rencontre avec Les Cowboys Fringants
L’album Les antipodes est votre 10e disque de chansons originales. Quels sont les thèmes et les sujets qui ont inspiré la création de cet album?
Jérôme : C’est un album aux antipodes, on n’aurait pas pu choisir un meilleur titre, alors les thèmes varient et sont éloignés les uns des autres, mais il y a quelques chansons avec des filiations plus proches comme L’Amérique pleure, Les maisons toutes pareilles et D’une tristesse qui sont un peu un constat sur le monde actuel. Il n’y a pas un thème global, ça va un peu dans toutes les directions avec des chansons plus rigolotes et humoristiques, alors que d’autres sont plus lourdes de ses, plus chargées émotivement. C’est un album typique de ce qu’on fait habituellement, tout en gardant notre signature, mais en allant ailleurs afin de trouver d’autres sonorités, d’autres rythmés.
Marie-Annick : J’ajouterais que comme pour tous nos autres disques d’avant, Jean-François s’est inspiré de ce qu’on vit, des gens autour de nous, de la tournée, du quotidien, de ce qui se passe dans les médias. L’inspiration est assez large!
Jean-François : On préfère faire un album de bonnes chansons que les gens vont apprécier, plutôt que de faire un album concept avec une ligne directrice. On avait plusieurs chansons d’écrites et on a choisi nos 10 favorites. C’est ça l’album.
Après avoir écouté les 10 titres, on constate que c’est un album qui a beaucoup de rythme et qui plutôt joyeux. Est-ce important pour vous de toujours travailler dans le bonheur ou si parfois, la «torture ou la tristesse» vous stimulent?
Jean-François : À la base, nous sommes des gens qui aimons la vie. On essaie de toujours travailler dans le bonheur et dans le plaisir. C’est certain que c’est plus difficile au début d’un projet, quand on part de zéro, mais plus le projet avance et devient concret, plus on a du fun à le voir évoluer et plus on s’amuse. C’est ça qui nous stimule à toujours aller plus loin et à se dépasser.
Marie-Annick : Au départ, dans le processus de création, il y a beaucoup de travail individuel où ce n’est pas toujours rigolo. On travaille fort, mais c’est porteur pour la suite, pour quand on se retrouve en groupe.
Vous travaillez en groupe lors de certaines étapes et c’est très différent que de travailler en solo. Lors du processus de création, est-ce que tous s’impliquent ou si c’est davantage certains membres qui sont impliqués?
Karl : On a chacun nos rôles, nos forces, et c’est probablement pour ça qu’on s’entend bien. Nos rôles se sont bien définis avec les années. Au début de notre carrière, il y avait plus de conflits, car on voulait tous avoir un peu le même rôle, mais plus les années passent, plus tu te connais bien et plus tu vois les forces de chacun. On a chacun un rôle important, mais différent.
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Après plus de 20 ans d’existence, est-ce que c’est toujours aussi facile de travailler ensemble ou si au contraire, comme dans un couple, c’est nécessaire de toujours alimenter la flamme?
Jean-François : C’est plus facile maintenant qu’il y a 15 ans. On se connait mieux, soi-même et les autres membres. Avant, il y avait plus de mésententes et on était plus souvent à couteaux tirés, chacun cherchait à prendre sa place dans le groupe. Maintenant, ça coule plus facilement. C’est certain que comme tout le monde, on a nos désaccords et nos discordes, mais comme à la base on est des amis, tout est plus facile et plus simple. On a beaucoup de plaisir quand on est ensemble.
Karl : Il y a aussi le fait qu’il y a 15-20 ans, le futur du groupe n’était pas certain, tout était à bâtir, donc tout était plus difficile. Aujourd’hui, 23 ans plus tard, le public continue à nous suivre en achetant notre musique et en venant voir nos spectacles. C’est moins inquiétant, même s’il n’y a rien d’acquis. Une belle confiance s’est installée entre nous. Mais si cet album devait moins bien fonctionner que les autres, il y en a 9 autres avant sur lesquels on peut s’appuyer et que les gens ont apprécié. Avec les années, on cherche toujours à offrir un produit de qualité et à travailler fort, mais on a moins de pression qu’à nos débuts. Ça aide à garder l’harmonie dans le groupe.
L’industrie de la musique a beaucoup changé depuis 2 décennies. Avez-vous dû changer votre façon de faire de la musique?
Jean-François : On a 2 choix: soit tu t’accroches au passé ou soit tu t’adaptes. Nous on a fait le choix de s’adapter. On voit maintenant davantage le disque comme une carte de visite, un prétexte pour repartir en tournée. Aujourd’hui, un disque, c’est 10 nouvelles chansons qui nous amène sur 2-3 ans de tournée. Le marché du disque a beaucoup changé, mais nous, on est un groupe de scène, ce qui nous avantage beaucoup. On adore être sur scène et de retrouver notre public.
Si on revient à l’album Les antipodes, est-ce qu’il y a un coup de coeur une chanson?
Jérôme et Jean-François : Je dirais que le consensus au sein du groupe est L’Amérique pleure, la chanson qui ouvre l’album et qui fait l’unanimité au sein du groupe. C’est une chanson avec une lourde charge émotive et lourde de sens. C’est une magnifique chanson. C’est une chanson folk, «roll song» classique à l’américaine. C’est la première fois qu’on fait ce genre de sonorité folk.
Côté projets, qu’est-ce qui s’en vient pour Les Cowboys Fringants?
Marie-Annick : On vient de terminer la tournée Octobre, le 20 septembre. Là on s’attaque à la prochaine tournée qu’on doit bâtir. On a beaucoup de spectacles qui sont prévus en novembre et décembre et cet hiver, puis on va faire un tour en Europe une quinzaine de jours en mars prochain. En gros, on a une année bien remplie.
Jérôme : Et on lance un album vendredi, 4 octobre!
Pour tout savoir sur Les Cowboys Fringants, allez faire un tour sur leur site officiel et sur leur page Facebook.
Crédit photo : ©Maryse Phaneuf/MatTv.ca