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Young the giant au Métropolis

Du rock dans sa plus simple tradition

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Hier, le Métropolis dégageait une ambiance électrique et déchaînée qui donnait l’impression d’assister à un concert le samedi soir, pas lors d’un banal jour de semaine! L’humidité extérieure accablante, le travail et l’école n’ont pas freiné préados, jeunes adultes et moins jeunes à venir supporter la formation californienne Young the giant qui compte à son bord le drummeur québécois François Comtois. À l’occasion de la tournée Home of the strange visant à promouvoir l’album du même nom paru le 12 août dernier, le groupe a envahi Montréal avec une fougue absolument contagieuse pour offrir une soirée rock dans sa plus pure expression.

Originaire de Syracuse à New York, le groupe indie rock Ra Ra Riot a ouvert le bal avec énergie. Même si le band, qui fête cette année ses dix ans d’existence, est moins populaire que Young the giant, le public a semblé satisfait de cette première partie, criant et tapant des mains aux moments indiqués. La voix de Wes Miles ne manquait pas de puissance et incitait à être attentif (enfin, pour certains, car plusieurs personnes ne se sont pas empêchées de parler bruyamment). Le violon de Rebecca Zeller apportait une belle touche harmonieuse à l’acte dans lequel Absolutely, Water et I need your light, la pièce titre du plus récent album, ont particulièrement brillé.

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©Courtoisie

Une demi-heure pile plus tard, un tonnerre d’applaudissements et de sons aigus a accueilli en grande pompe la vedette de la soirée qui a démarré en trombe avec Jungle Youth, single de Home of the strange qui déménage! La scène contenait trois drapeaux colorés à l’effigie du groupe, une toile illustrant une montagne surplombée de petites lumières et des éclairages appuyant habilement le rythme changeant des mélodies. Tout de rouge vêtu, le chanteur Sameer Gadhia a survolté les fans de la première heure en entamant I got, extrait du premier album éponyme sorti en 2011. Bien des têtes et des bras se sont fait aller pendant ce titre qui fut enchaîné par une intervention de François Comtois pour remercier son patelin de le suivre si ardemment! Le hit radio Something to believe in a ensuite retenti au plus grand bonheur de la foule qui a témoigné sa satisfaction de voir Gadhia se déhancher suavement tout en jouant de la tambourine. Cette dynamique s’est poursuivie sur Eros, planant morceau issu de Mind Over Matter, le deuxième album de la formation.

L’éclairage a pris des allures plus sombres lorsqu’est venu le temps pour Young the giant d’interpréter le succès Apartment, servant à merveille la mélancolie de cette chanson. Avec les spectateurs qui sautaient et scandaient haut et fort les paroles, ce fut un moment mémorable de la soirée. Cette dernière a continué avec un incontournable, la très touchante Cough Syrup. Comme c’était beau d’entendre tout le monde entreprendre en cœur le refrain! Mention spéciale aux musiciens qui ont offert des solos percutants. S’adressant peu à la foule (si ce n’est que pour la remercier de sa présence), la formation a présenté un feu roulant de pièces, ce qui est loin d’être une mauvaise chose. Après plusieurs titres endiablés, le ton s’est adouci avec la poignante Firelight. Malheureusement, comme c’est souvent le cas lors de ballades, le public est devenu plus bavard. Heureusement que Sameer a demandé aux gens d’allumer l’option flashlight de leur téléphone, ce qui les a rendus plus réceptifs à toute la beauté des paroles… et à l’étendue vocale du chanteur indien.

Par la suite, le band californien a joué deux extraits consécutifs de Home of the strange, les efficaces Repeat et Mr.Know-It-All (dédiée au père et au frère de François). It’s about time, premier extrait de Mind Over Matter, a mis le feu au Métropolis avec ses transitions époustouflantes. Après, la tout aussi envoûtante Waves a pris d’assaut, offrant un bouleversant moment d’accalmie… avant de surprendre avec un intermède puissant à couper le souffle. D’autre chansons de Home of the strange, que bien des fans connaissent par cœur même si l’album n’est disponible que depuis à peine un mois, sont venues parsemer le concert dont Nothing’s Over qui a des résonances exotiques. L’énergie du public ne s’est pas démentie, surtout lors de la fort jolie Art Exhibit qui démontre à merveille la force du groupe à offrir des œuvres aux textes intelligents construites avec sensibilité et des beats de percussion qui rentrent droit au cœur.

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©MTV

Le concert s’est soldé par la populaire et brillante Mind Over Matter et Home of the strange. La foule n’était visiblement pas rassasiée, elle a frappé du pied extrêmement fort et exclamé Ho hey Ho hey Ho hey Ho hey Ho Hey pour que le groupe revienne rapidement, et ça a fonctionné. Les fans ont eu droit à quelques rappels dont le plus grand hit de Young the giant à ce jour, My Body, sur lequel Sameer a fait chanter le refrain à deux femmes debout à la première rangée.

Texte révisé par : Pierre-Olivier Millaire