Un secteur en constante évolution
©Maryse Phaneuf/MatTv.ca
La longue liste des nominations du 40e gala de l’ADISQ a été dévoilée hier en fin d’après-midi au Club Soda. Dans le cadre de cette grande célébration, nous avons discuté avec les principaux nommés sur la santé de notre milieu musical au Québec.
Philippe Brach et Pierre Lapointe dominent les nominations pour leurs projets respectifs, avec 7 et 6 nominations. Pour l’auteur de la chanson Tu voulais des enfants, dont le vidéoclip est également en nomination, (salutations spéciales à notre collègue Maxime D-Pomerleau, protagoniste principale du clip), ça reste tout de même une belle évolution. « Je pense que l’internet en soi fait désormais en sorte que tu n’as pas nécessairement besoin d’être derrière une grosse maison de disque. C’est présentement mon cas, et j’en suis bien heureux, mais c’est vraiment bien qu’aujourd’hui, tu puisses te faire connaître avec un produit qui soit plus en marge, et ce sont de belles portes ouvertes qui ne vont jamais se refermer », nous explique Philippe Brach.
Cependant, il reste encore beaucoup de travail à faire. Pour les Soeurs Boulay, en nomination pour les catégories Groupe ou duo de l’année et Chanson de l’année avec leur reprise de Pour que tu m’aimes encore de Céline Dion, il y a beaucoup de chemin à faire. « Spotify a désormais une place prépondérante dans notre paysage radiophonique québécois, et les ventes de disques sont assez dérisoires, nous sommes présentement dans une impasse. Pour qu’un groupe comme Milk and Bone, qui a beaucoup d’écoute sur le logiciel et qui est assez connu, elles doivent avoir un travail à temps partiel pour y arriver. Il faut vraiment qu’il y ait quelque chose qui se passe », mentionne Mélanie Boulay. « Nos lois sont dinosaures, et notre gouvernement est bien loin d’être adapté aux nouvelles réalités de notre milieu », rajoute Stéphanie Boulay, qui lancera un EP solo en novembre, en plus de travailler sur un nouvel album avec sa soeur qui paraîtra prochainement.
Chez nos révélations de l’année, même son de cloche des deux côtés. « C’est vraiment bien les plateformes numériques, c’est sûr que la rémunération des artistes devra changer prochainement », nous partage Lydia Képinski. Pour Roxanne Bruneau, qui s’est fait connaître grâce à une présence continue sur les médias sociaux, son expérience est légèrement différente, mais elle reste du même avis. « C’est drôle, j’ai vendu plus d’albums physiques que numériques! », nous partage-t-elle. « La grosse famille que j’ai bâtie sur Internet, m’a tellement bien soutenue et j’en suis très reconnaissante », rajoute la jeune artiste.
Une belle famille
Petit changement à l’animation cette année, l’animation du premier gala a été confiée cette année à Marie-Mai et Yann Perreau, un duo qu’on ne s’attendait pas nécessairement à voir travailler ensemble. « Le choix d’avoir Yann Perreau comme partenaire s’est fait de manière quasi instantanée », nous mentionne Marie-Mai. « C’est une bête de scène, et j’adore ce qu’il fait », partage-t-elle. « Je suis fière de participer à ce gala, de faire vivre de belles émotions à plusieurs artistes que je connais personnellement, c’est un magnifique projet », rajoute-t-elle.
Pour une douzième année consécutive, Claudine Prévost animera le gala de l’industrie. Par rapport aux changements dans l’industrie de la musique au cours de ces douze dernières années, elle nous l’explique comme une belle évolution. « Il y a désormais une véritable facilité de se présenter au monde entier grâce à Internet, et c’est un des super bons côtés de cette évolution. Les moins bons, on les connaît déjà, par rapport à la rémunération des artistes, mais maintenant, tu peux produire de l’excellent matériel, à coût modique et pouvoir l’exposer à des coûts tout aussi bas. On est définitivement en transition, et les artistes vont bientôt être rémunérés pour les plateformes d’écoute en continu, c’est vers là où on s’en va », partage l’animatrice.
Pour connaître la totalité des nominations pour les prochains galas de l’ADISQ, rendez-vous au lien ici.
Crédit photo : ©Maryse Phaneuf/MatTv.ca
Texte révisé par : Annie Simard