De la littérature jeunesse qui peut plaire aux adultes?
©Neil Swaab et Laura Lyn DiSiena/ Couverture du livre.
Par: Anny Lemire
Je n’ai vraiment pas honte de l’avouer, je suis une adulte accro à la littérature jeunesse. Ce que j’adore par-dessus tout de ce type d’ouvrage, ce sont les textes simples qui regorgent néanmoins d’émotions et de morales saisissantes. J’encourage les adultes à consommer ce genre de littérature puisque l’on oublie bien souvent les essentiels de la vie et que ces romans nous les rappellent sans prétention. Ils nous font réaliser que l’on peut parfois être tellement pris par la vie quotidienne, les tracas, le boulot, les enfants, que l’on oublie d’apprécier les petites choses.
Quand je suis tombée sur Saving Lucas Biggs de Marissa de Los Santos et David Teague, la première chose qui m’a frappée a été l’illustration de la couverture. On dit qu’il ne faut jamais juger un livre par sa couverture, mais, parfois, il donne un assez bon indice! Les couleurs vibrantes m’ont accrochée en un instant et je n’ai pas hésité à parcourir le résumé.
En 2014, dans un petit village minier, un homme découvre un grand scandale lié à la compagnie qui dirige le village. Ayant peur d’être exposés, les dirigeants de cette compagnie (dont le juge Lucas Biggs) provoquent une explosion dans un laboratoire de la ville et décident d’accuser monsieur John O’Malley, père d’une jeune adolescente nommée Margaret. Celle-ci voit sa vie basculer alors que son père est condamné à la prison pour ce crime qu’il n’a pas commis. Avec l’aide de son meilleur ami Charlie, et le grand-père de ce dernier, ils décideront de prendre les choses en main. Grand-père Joshua raconte aux deux jeunes que le juge était gentil autrefois, mais qu’un terrible accident l’a fait changer de manière drastique (c’est un des seuls clichés de l’histoire, je le promets!). Margaret devra donc utiliser son don familial (celui qu’elle a juré de ne jamais utiliser) et de retourner en 1938, afin d’empêcher certains éléments historiques de se produire.
L’histoire alterne donc entre les points de vues de deux personnages: Margaret, la jeune fille moderne et Josh, la version adolescente de grand-père Joshua. Les deux personnages m’ont profondément marquée, c’était très facile de s’identifier à la petite Margaret, même si celle-ci est très jeune. De son côté, Josh est d’un charme et d’un courage fou, je l’ai adoré en un instant. De plus, j’ai beaucoup aimé le contraste que forment les années 1938 et 2014. En général, je n’aime pas les collaborations entre deux auteurs, il y a toujours une rupture dans le style d’écriture et ça me dérange, mais dans ce roman, l’uniformité est parfaite. On en oublie parfois que deux personnes ont écrit le récit. Il faut dire que les deux auteurs forment aussi un vrai couple, c’est donc de là que découle cette complicité.
Deux messages m’ont énormément marquée à travers ma lecture. Le premier message que le roman transmet à son lectorat est que nos actions ont un impact sur le futur. Ensuite, il ne sert à rien de regretter et d’essayer de changer le passé, même si l’on pouvait retourner dans le temps, certains événements arrivent pour une raison. On peut seulement tenter d’arranger les choses dans le moment présent.
©Neil Swaab et Laura Lyn DiSiena
Ce roman est tout simplement magnifique, c’est un bon ouvrage pour relaxer, surtout en cette grande chaleur accablante qui nous suit depuis le début de l’été. Adultes, jeunes adultes, parents, enfants, adolescents: il est très accessible et vise vraiment tous les publics. Le langage est simple pour les jeunes, mais pas trop enfantin pour rebuter les plus âgés.
Le couple d’auteurs a également signé un autre ouvrage plus récemment. Il s’agit de Connect the Stars, publié chez Harper Collins en 2015.
Texte révisé par : Matthy Laroche