Oh my Gad!
Par: Anny Lemire
Salle comble, lumière tamisée, sièges confortables, et petite scène aux bords arrondis : voilà ce qu’offrait le Gesù aux Montréalais et touristes, le 25 juillet dernier. Une salle assez intime, située dans le quartier des spectacles qui accueillait un artiste de talent dans le cadre du Festival Just For Laugh.
Connaissant déjà un succès fulgurant en France, et émergeant lentement aux États-Unis, Gad Elmaleh, l’humoriste d’origine Maroccaine, s’est lancé un tout nouveau défi : celui de faire un spectacle entier dans la langue de Shakespeare. Pour JFL , il présente son chef d’oeuvre en langue anglaise, Oh my Gad, qui est composé en grande partie de numéros qu’il a extrait de d’autres spectacles, ainsi que de quelques nouvelles observations, notamment sur sa nouvelle vie aux États-Unis.
Ce défi de grande envergure peut sembler intimidant aux premiers abords, mais Gad le relève avec brio. En début de spectacle, celui-ci affirme que son anglais n’est pas très bon et que chaque ligne du spectacle est scriptée. Afin de démontrer son point, il commence à raconter qu’il était à un spectacle et que dans la première rangée, étaient assis un garçon et une fille, il leur a demandé depuis combien de temps ils étaient ensemble. L’homme aurait répondu que la dame était sa soeur, à quoi l’humoriste aurait rétorquer « So is the sex still good?! ». La salle s’est délectée de cette anecdote, et à applaudi à tout rompre. Ce moment donne un bon aperçu du spectacle qui était dynamique et drôle.
©Bernard Salinier / Abacapress
Dès le début du spectacle, on se rend vite compte qu’il a une présence scénique incroyable, même dans une langue qui n’est pas sa langue maternelle. En effet, il commence à blaguer avec une femme au premier rang qui refuse de lui dire ce qu’elle fait comme travail dans la vie. Ce petit détail l’obsédera un bon moment et il y reviendra constamment pendant le spectacle. Il réussit également à faire sourire la communauté anglophone en confiant qu’il ne sait pas où mettre l’emphase dans les mots quand il parle cette langue. Pour les francophones qui ont appris l’anglais comme deuxième langue, ce moment est tout à fait juste et hilarant. Habile conteur, les histoires sont présentées avec l’appui de divers mouvements et avec une profusion de détails qui rendent ses propos des plus visuels, à un point tel que l’on peut facilement s’en imprégner et imaginer la scène comme si nous y avions assisté.
Ses mimiques et ses divers accents lui donnent la possibilité d’être un véritable caméléon. Il imite l’accent québécois à la perfection, au grand plaisir des Montréalais. Ayant résidé dans la métropole plusieurs années, il a pu aisément parfaire son accent. De plus, cela semble lui donner une meilleur compréhension de notre culture locale et ainsi savoir exactement quoi dire pour connecter avec le public et le faire rire. Son gag sur Uber et Montréal est hilarant, de même que le clin d’œil qu’il accorde aux jeunes qui travaillent pour les diverses fondations et qui nous arrêtent constamment dans la rue pour solliciter des dons.
Ses histoires ne tombent jamais dans la caricature, il raconte les choses comme elles se passent d’une manière naturelle et fluide. Il ne joue pas un rôle et n’essaie pas de se donner de faux airs. S’il a l’air fou, il l’assume totalement. Gad Elmaleh est un vrai, un authentique qui a su conquérir l’ensemble de la communauté montréalaise!
Présenté du 25 juillet au 29 juillet au Gesù, le spectacle affiche salle comble pour l’ensemble des dates. Il ne reste qu’à espérer que Gad Elmaleh veuille bien se reproduire sur les planches québecoises dans un avenir rapproché. Chose certaine, nous l’attendrons avec impatience!
Texte révisé par : Louise Bonneau