Quand le théâtre se moque de l’opéra…
Perdus sur une île au cœur du Pacifique, une intrépide bande de jeunes insouciants attend la meilleure vague de tous les temps pour surfer. Quand un tsunami provoque cette vague parfaite, leur égocentrisme les empêche de se soucier de la dévastation qu’il engendrera. Car l’hédonisme et la luxure captent toutes leurs facultés.
Loin de l’Éden, cette île abrite des classes sociales. Les surfeurs nécessitent des admirateurs à leur service pour qu’ils accomplissent leurs tâches domestiques. Bien qu’ils exercent un droit de cuissage, ils s’ouvrent à la diversité sexuelle.
Mais peu importe le rang, toutes les bouches châtient le français et truffent le texte d’expressions anglaises, alors que des figures de style recherchées auraient haussées les répliques sans altérer l’ingénuité des protagonistes ni le registre populaire de leurs échanges. Guillaume Tremblay et Olivier Morin ont élaboré le livret. Mylène Caya assiste le premier à la mise en scène.
Ce rafraîchissant théâtre d’été présenté en ville est absolument contemporain. Il illustre le constant souci des personnages d’être remarqués par les caméras et de faire parler d’eux. Des drones retransmettront d’ailleurs en direct les nouvelles des rescapés du tsunami au lieu de leur porter secours.
Puisqu’il s’agit d’un pastiche de l’opéra, les voix impressionnent davantage. Les comédiens offrent une véritable performance lyrique tout en se moquant subrepticement des codes propres à l’opéra.
La vague parfaite, Théâtre aux Écuries jusqu’au 17 août.
Texte révisé par : Marie-Claude Lessard