Indisciplinée saison 2016-17
Par : Sébastien Bouthillier
Une saison indisciplinée parce que l’Usine C accueille en résidence de création Angela Konrad, Annabel Soutar, Dana Michel et Philippe Boutin, présente treize spectacles et abrite quatre festivals. Une saison indisciplinée parce que ce lieu constitue un incubateur créatif et diffuseur en arts vivants. Une saison indisciplinée parce que les artistes y dépassent les frontières de leur art pour découvrir de nouveaux horizons.
Les Chiens de Navarre inaugureront la saison en septembre avec Les armoires normandes : les affres de l’amour et du sexe présentées par une compagnie qui considère que l’homme est un animal comme un autre… Avec leur humour punk, les onze comédiens ressemblent à des adolescents attardés, mais libérés de la norme!
Joué à guichets fermés et en supplémentaire la saison dernière, l’époustouflant Macbeth d’Angela Konrad revient cet automne. Avec ses sons rock décapants et la traduction en québécois du texte original de Shakespeare par Michel Garneau, les trois sorcières plongent le couple Macbeth dans un irréversible engrenage macabre. Seule la folie pourrait les sauver, mais depuis quand la folie est salvatrice?
Dans Mercurial George, la charismatique Dana Michel s’approche des marges dans une danse-performance plus près de l’expérience que du solo savamment chorégraphié. Ingénue, elle assume par le jeu ses identités en invitant le public à voir d’un nouvel œil la réalité. Mais peut-être que sa remise en question de l’identité, même comique, s’avèrera une expérience risquée…
La dramaturge Annabelle Soutar a imaginé les cinq épisodes de J’aime Hydro, théâtre documentaire qui suscite l’engagement citoyen sur la vie dans notre pays. Cette pièce, jouée en primeur intégralement en avril 2017 par Christine Beaulieu et Mathieu Gosselin, constitue un dialogue essentiel sur l’histoire québécoise.
Fraudes, viols, exactions, tout semble permis pour l’homme qui se réclame de l’hypercapitalisme. Avec son Glengarry Glen Ross, Brigitte Poupart déclare que tout est aussi permis à la femme qui adopte le capitalisme outrancier comme principe vital. Une distribution complètement féminine se disputera la course au profit pour jouer cette pièce à l’humour qui ne détend pas et aux répliques pugnaces.
Parmi les festivals qu’elle abrite, Actoral se veut l’épicentre de la diversité artistique où toutes les formes d’expression sont préconisées, de la performance à la danse et de la littérature au théâtre. À lui seul, Actoral compte une quinzaine de spectacles.
Crédit photo : Lebruman (Les armoires normandes), Vivien Gaumand (MacBeth) et Alexi Hobbs (J’aime Hydro).
Texte révisé par : Annie Simard