Un brin country, mais pas mal rock and roll
© Maryse Phaneuf / MatTv.ca
Le Théâtre Corona affichait presque complet jeudi soir alors que la folk trasheuse acadienne Lisa LeBlanc lançait son 2e album complet Why You Wanna Leave, Runaway Queen?. Un album très attendu après nous avoir aguichés de deux extraits Dump the Guy ASAP et Could You Wait ‘Til I’ve Had My Coffee? depuis juillet.
Il y a de la fébrilité dans l’air. La foule commence à s’agiter. La dame fait enfin son entrée, les gens sont maintenant en délire. Quelques salutations et on y va, (Self proclaimed) Voodoo Woman pour démarrer le tout! Les gens embarquent et les voilà partis sur toute une « ride ». Elle était accompagnée de ses fidèles musiciens : Jean-Philippe Hébert, Benoît Morier, Mico Roy et Maxime Gosselin.
On poursuit avec Could You Wait ‘Til I’ve Had My Coffee?, une chanson courte mais qui va directement droit au but. D’ici la fin de la chanson, à l’entendre vociférer « it’s fine, it’s fine, it’s fine », on comprend que ça ne l’est pas vraiment, mais mieux vaut en chanter que d’en pleurer! Lisa a un sourire permanent au visage, tout sera OK.
J’ai tout particulièrement aimé la pièce 5748 km qui nous rappelle parfois qu’il faut laisser les mauvaises idées se passer. On se rend ensuite en Louisiane avec Eh Cher (You’ve Overstayed Your Welcome) nous offrant du coup ce qui pourrait être la première performance de Lisa au triangle (ti-fer) sur scène.
Sur l’album, elle avait eu l’occasion de collaborer avec Sam Roberts sur la chanson, I Love You, I Don’t Love You, I Don’t Know. Mais puisque ce dernier est présentement en tournée à l’extérieur de la ville, on a plutôt fait appel à Alexandre Désilets pour le remplacer sur scène. Un bon choix, Désilets étant capable d’égaler le niveau d’énergie de Lisa sur scène.
Lisa a décidé de la présence de ses tantes, ses oncles et de sa mère en les invitant à être les choristes pour l’accrocheuse Dump the Guy ASAP. C’est clair que Noëlla, Laurette, Diana et Jos ainsi que maman Diane ont pris un sérieux plaisir à accompagner leur Lisa. Rosaireville/Rogersville représente!
Une fois la famille retournée en coulisse, Lisa empoigne son banjo, nous offre un solo avant d’enchaîner avec une reprise bluegrass survoltée de Ace of Spades. Repose en paix, mon Lemmy, ta garde est assurée. Elle termine cela avec le « bluesé » Why Does It Feel So Lonely (When You’re Around)?.
Sans grande surprise, Lisa est appelée à faire un rappel. On nous offre deux extraits de son EP Highways… Gold Diggin’ Hoedown et You Look Like Trouble (But I Guess I Do Too). Elle invite ensuite celle sans qui rien de tout cela n’aurait pu littéralement avoir lieu, sa mère Diane, à revenir sur scène. Elles interprètent Kraft Dinner, un duo très apprécié du public. Le tout se termine avec I Ain’t Perfect, Babe qui conclut également l’album.
Y’en aura fallu des clics et des clacs, pas mal de routes et d’émotions avant d’en arriver à cet album, mais c’est une Lisa fière et satisfaite qui s’est présentée devant nous jeudi soir. Femme de peu de mots sauf peut-être pour soulever à quel point elle était heureuse d’en être enfin là avec le public et de remercier tous ceux qui l’ont accompagnée à chaque étape du processus.
Poursuivant dans la lignée de son EP Highways, Heartaches and Time Well Wasted lancé en 2014, Why You Wanna Leave, Runaway Queen? est plus rock, plus abrasif. On prend une excursion dans le rock classique avec lequel Lisa a grandi. Réalisé par Joseph Donovan (qui a également réalisé deux albums de Sam Roberts), WYWLRQ, c’est encore du Lisa qu’on aime et qu’on adore, mais avec les dents un p’tit brin plus acérées, même Lisa n’était déjà pas connue pour faire de la dentelle.
Why You Wanna Leave, Runaway Queen? est maintenant en vente.
Crédit Photo : @Maryse Phaneuf / MatTv.ca
Texte révisé par Gabrielle Demers