Retour de la lauréate du Grand Prix de la danse de Montréal
© Iris Janke
Icône de la danse contemporaine, Meg Stuart revient dans la métropole afin de présenter Hunter, son plus récent solo. Son travail composite la distingue puisqu’elle allie la danse aux autres arts. À chacun de ses spectacles, elle se réinvente et surprend le public. Mais voici le premier solo en une vingtaine d’années de la fondatrice de la compagnie Damaged Goods.
Dans Hunter, elle capte les souvenirs qui l’ont marquée à travers son histoire de vie et celle de sa famille. Alors qu’elle fouille sa mémoire, le passé reflue en se mélangeant à la fiction sur scène. Meg Stuart exprime ainsi avec son corps le temps qui s’écoule. Hors des conventions, et donc fidèle à elle-même, cette visionnaire propose une pièce dont la puissance appelle à la vie.
La scénographie mouvante témoigne de l’évolution des souvenirs qui la hante. La danse prend alors des allures théâtrales où les arts visuels et la musique illustrent également les méandres de l’âme de cette chorégraphe américaine vivant et travaillant à Berlin et à Bruxelles. Meg Stuart révèle que la mémoire évolue, mais qu’il lui est impossible de la fixer définitivement.
Ce spectacle ne porte pas sur la libération ou le refoulement, car aucune expérience traumatisante du passé ne revient la hanter comme un fantôme d’octobre le ferait. Stuart partage son intimité sous le mode du jeu et, au passage, la kyrielle de facettes épousées par la mémoire au fil du temps.
Si aucun souvenir n’émerge de la mémoire intact, intégralement conforme à l’expérience vécue, l’interprète dévoile au public qui elle est au quotidien, hors du studio de danse. Elle se sent toujours plus égale à elle-même, que ce soit sur scène ou ailleurs. Son authenticité convainc le public.
En 1994, Meg Stuart a fondé sa compagnie de danse afin de pouvoir exprimer sa créativité comme elle l’entend. Cette danseuse, née en Nouvelle-Orléans, a emporté le Grand Prix de la danse de Montréal en 2014 grâce à son spectacle Built to Last. L’Usine C a présenté le spectacle dans le cadre du FTA. Le Bessie Award lui a été décerné à New York en 2014.
Hunter à l’Usine C les 13, 14 et 15 octobre.
Crédit photo : Iris Janke
Texte révisé par : Marie-Eve Brisebois