Renouer avec soi-même
Par: Anny Lemire
Disney signe, cette année, son 137e long métrage animé (et 56e « Classique »), Moana, qui raconte l’histoire d’une jeune fille qui se sent interpellée par l’océan depuis son plus jeune âge. Elle a un constant besoin de partir plus loin que le récif qui entoure son île pour découvrir ce qui se cache ailleurs. Malheureusement, son père (le chef de la tribu) lui interdit formellement de naviguer les eaux, sous prétexte que c’est trop dangereux et qu’elle a une tâche bien plus importante à accomplir : veiller sur le peuple. Sa grand-mère semble être la seule qui la comprend réellement et qui partage son amour de l’océan. Lui ayant raconté les légendes de Mauï depuis son plus jeune âge, celle-ci encourage Moana à suivre sa destinée.
Lorsque les récoltes de noix de coco et de poissons se font de plus en plus rares, le peuple doit se rendre à l’évidence qu’il devra franchir le récif pour se procurer plus de nourriture. Alors que le père de Moana s’oppose toujours à quitter l’île de Motonui, grand-mère Tala remet une étrange pierre à la jeune fille. Il s’agit en fait du cœur de Ta Fiti, une pierre qui, selon les dires, aurait été volée au coeur d’une montagne par le demi-dieu Mauï. Cela aurait déclenché une espèce de peste qui affecte et détruit la nature. Devant se rendre à l’évidence que c’est ce même fléau qui attaque sa demeure, Moana partira donc à la recherche de Mauï afin de restaurer le cœur de la montagne et de sauver son peuple et la destruction de l’île.
Se basant sur la légende de Mauï à qui l’on doit la création des îles polynésiennes, le soleil et le feu, Ron Clements et John Musker créent un chef-d’œuvre aux couleurs vibrantes différent de la recette traditionnelle de Disney, malgré les quelques éléments qui restent très prévisibles et très clichés. Sans prince, sans princesse, sans relations amoureuses, ce film mise sur l’entraide, l’amitié et l’accomplissement de soi, et ça fait clairement du bien. On ressort du visionnement avec une énergie nouvelle qui nous permet de se recentrer et de reconnecter avec nos forces intérieures. Avec son instinct, sa détermination et son courage, Moana (interprétée par Auli’i Cravalho) se hisse sans difficulté au rang des héroïnes inspirantes (un peu à la Rebelle). Le scénario a une juste dose d’humour et de sentiments qui rend les personnages profondément attachants.
Si certaines scènes nous rappellent La petite Sirène, c’est que Clements et Musker, un duo de collaborateurs de longue date sont notamment responsables de ce dernier (1989). Ils nous ont également offert Aladdin en 1992 et plus récemment, La princesse et la grenouille en 2009. C’est également à Mark Mancina, triplement récompensé aux Grammy’s et plus connu pour son œuvre dans le film August Rush, et à l’extraordinaire Lin-Manuel Mirand, que nous devons la trame sonore décadente du film. Si Let it go vous est resté dans la tête pendant deux ans, attendez d’entendre Dwayne Johnson entonner la dynamique You’re Welcome, ou encore Auli’i Cravalho en compagnie de Rachel House avec la déchirante I am Moana. Je vous garantis que vous en serez obsédé plus que vos enfants!
Très bien reçu par le public, comme peut en témoigner la cote de 99 % de Rotten Tomatoes* (8,1/10) et de 8,4/10 sur le Internet Movie Data Base*, le film prendra l’affiche dans les salles de cinéma à compter du 23 novembre 2016, et je vous suggère très, très fortement de vous y rendre!
**Les chiffres sont en date du 23 novembre 2016.
Texte révisé par : Annie Simard