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La table d’hôte : bon mais un léger manque de cuisson

Des ingrédients plus forts que la recette

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©Myriam Frenette / ZooFest

Par : Marie-Claude Lessard

Nouveau concept annoncé des mois précédant le dévoilement officiel de la programmation 2017 du ZooFest, La Table d’hôte regroupe quatre jeunes humoristes en vogue qui joignent leur univers respectif pour concocter un menu alléchant et exclusif. La promotion de ce spectacle commandité par la Fédération des producteurs d’œufs du Québec s’articule autour de la nourriture et garantit un divertissement succulent et hilarant de l’apéro jusqu’au dessert.

En réalité, les convives qui ont pris place à la Salle Ludger-Duvernay du Monument-National n’ont aucunement eu droit à des jeux de mots culinaires. Ils ont plutôt assisté à une laborieuse expérimentation humoristique comportant  autant d’excellents solos que de sketchs inachevés.

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©Myriam Frenette / ZooFest

Avec la carte blanche offerte par le festival, Sam Breton, Julien Lacroix, Guillaume Pineault et Rosalie Vaillancourt ont élaboré une fausse télé-réalité qui a pour but, vous l’avez sans doute deviné, de déterminer le meilleur humoriste parmi les quatre. Au son d’une musique épique, les artistes sont entrés sur scène dans la pénombre avant de briller à tour de rôle sous un faisceau lumineux, ce qui a décuplé l’excitation de la salle, presque comble, déjà extrêmement enthousiaste. Vint ensuite le moment pour la seule candidate féminine du lot d’offrir une prestation individuelle. Quelques instants plus tard, elle était jugée par ses collègues sans merci à la manière d’une émission télévisuelle existante (Un souper presque parfait, Dans l’œil du dragon, En route vers mon premier gala et L’antichambre). Ce principe s’est étiré tout au long de la soirée, enfin pendant soixante minutes.

Les segments en solo des humoristes ont atteint la cible, même si leur longueur les différenciait injustement. Guillaume Pineault a particulièrement souffert de cette décision. Sa mésaventure impliquant une innocente autruche a suscité bien des rires, mais le public en aurait pris bien plus. Ce dernier n’a pas eu le temps de connecter avec le sympathique humoriste. De son côté, Rosalie Vaillancourt a bien défendu son monde déjanté. En déballant ses incomparables observations absurdes sur les gens « pauvres » fréquentant les centres d’achat, Julien Lacroix a donné bien des crampes dans les joues. Sam Breton, avec son langage coloré unique, a mis les spectateurs dans sa poche arrière de la première à la dernière seconde de son numéro.

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©Myriam Frenette / ZooFest

Malheureusement, les interventions en groupe sont venues brimer l’agréable rythme instauré par les solos. L’intention derrière ces numéros, plus précisément la tentative de mise en abyme, manquait de clarté et de logique. Le choix des émissions parodiées n’a jamais été justifié de façon satisfaisante. Non seulement les réactions des juges s’étiolaient, elles n’apportaient rien de concret au concept puisque cette fausse compétition ne s’est pas conclue avec un gagnant! Lors de ces moments, les humoristes multipliaient les décrochages et parlaient en même temps. Ils semblaient ne pas comprendre leur propre proposition! Les nombreux problèmes techniques n’ont évidemment point aidé…

Heureusement, le public n’a pas laissé cette confusion gâcher son plaisir. Il a rit abondamment, s’attardant sur les aspects positifs de la soirée car ceux-ci ont parfaitement permis de décompresser et d’oublier les petits tracas du quotidien.

Texte révisé par : Nabila Chabane