Une amitié ancestrale
© Sony Pictures
Par : Normand Pineault
D’où vient ce profond et solide lien qui unit l’homme à son meilleur ami, le chien? À quel moment de l’humanité l’instinct de survie de chacun s’est-il transformé en aide mutuelle et en un fort attachement l’un pour l’autre? C’est l’histoire que Sony Pictures nous propose ici avec Alpha, qui relate dans un visuel surprenant la naissance de cette relation qui dure maintenant depuis des millénaires.
Le film suit l’aventure du fils d’un chef de tribu de la dernière ère glaciale, qui doit apprendre malgré lui à survivre après avoir été blessé lors de sa première chasse. Tentant par tous les moyens de traverser les régions sauvages pour retrouver sa famille, il a en chemin pitié d’un loup blessé et abandonné par sa meute, et décide de le sauver. Ils doivent alors tous les deux laisser tranquillement tomber leur méfiance et leur caractère primal pour s’aider et s’apprivoiser, et ce, afin de survivre aux nombreux dangers qui parsèment leur chemin du retour.
Il ne s’agit en rien d’un récit historique sur la dureté de ces temps ancestraux, puisque l’histoire est même quelque peu romancée pour alléger le sujet et en faire un film agréable à regarder. Nous sommes loin des drames crus de survie tels que 127 hours ou Alive, mais les défis que rencontrent les personnages sont suffisants pour créer une bonne tension qui nous fait apprécier le voyage. Pour plus de compréhension, une belle attention a même été incluse en sous-titrant les paroles des humains s’exprimant tout au long du film dans un langage disparu, ce qui nous permet de suivre le déroulement des conversations plutôt que d’avoir à écouter une heure et demie de silences et de grognements primitifs.
Les échanges parfois amusants entre le jeune homme et la bête sont honnêtes et font sourire, sans tomber dans la représentation facile du « toutou mignon ». Curieusement, c’est presque la photographie qui vole toutefois la vedette dans ce film, puisque nos yeux ne peuvent se détacher de la majesté des images qui y sont présentées. Les paysages naturels se succèdent avec émerveillement, qu’ils soient illuminés par des aurores boréales ou par un coucher de soleil, ou bien esquissés par une tempête de neige, un orage, ou la simple lumière d’un feu de camp crépitant sous une nuit étoilée.
Alpha n’est peut-être pas la découverte de l’année, mais c’est un film de survie sobre qui nous change de la routine des super-héros, et qui nous fait découvrir une belle amitié entre l’homme et son meilleur ami, tout ça sur un fond d’images saisissantes. Il est dommage que la version 3D du film n’ajoute malheureusement presque rien à la profondeur du visuel ou à l’expérience, car il aurait été intéressant de pouvoir vivre cette aventure avec encore plus de splendeur qu’elle nous est déjà présentée.
Alpha, en salle partout au Québec dès le vendredi 17 août 2018.
Texte révisé par : Annie Simard