Quand l’environnement se réduit à l’écran
© Jean-Philippe Sansfaçon
Par : Alizée Calza
Suite au succès de son premier album En Éveil (2016), Vincent Appelby lançait hier soir son deuxième album Maladie d’Écran au Ministère dans le cadre du festival Coup de cœur francophone.
Vincent Appelby a décidé cette fois-ci d’aborder le sujet dérangeant de la dépendance à la technologie. Mais si d’autres auraient pris un ton accusateur, l’auteur-compositeur-interprète opte pour l’humour. Il décrit, avec une ironie mordante, cette société oisive où les êtres humains, parmi lesquels il s’inclut, préfèrent vivre leur vie à travers un écran que dans un quotidien sans pixel.
« Je ne veux pointer personne du doigt, l’album ne se voulant pas du tout une critique de la société, mais plutôt un récit sur des moments parfois cocasses de la vie moderne, explique l’artiste québécois. L’album ne parle pas seulement de la technologie, quelques chansons étant plus personnelles. Elles peuvent toutefois avoir un double sens intéressant avec le sujet principal de l’album. »
On retrouve ainsi des certitudes complètement irréelles comme dans sa chanson Panique! avec « Julie ta vie est finie ma jolie si t’as plus de batterie ».
« Cette chanson c’est la mise en scène de l’importance que le cellulaire a pris dans nos vies. Cette machine qui nous fait oublier notre outillage intellectuel. Je me rappelle du Vincent avant les téléphones intelligents, prenant une carte et mémorisant mon chemin, puis me rappelant de tellement de numéros de téléphone ! », s’amuse Vincent Appelby.
Son clip vidéo, réalisé par Jean-Philippe Sansfaçon sur la chanson À deux, traite quant à lui des malentendus que laissent planer les discussions par SMS. Ces messages surinterprétés où la moindre virgule peut avoir l’effet d’un cataclysme et chaque smiley peut nous faire nous méprendre sur les intentions réelles de notre interlocuteur, signant la fin de certaines histoires d’amour ou d’amitié.
© Jean-Philippe Sansfaçon
Enregistré par Sam Woywitka et mixé par Patrick Kief au studio d’Indica Records, au Madame Wood et au Mixart, l’album emprunte quelques sonorités aux années 70, tout en restant très moderne.
Pour l’instrumentation, Vincent Appelby a opté pour le grandiose, en plus de la batterie, de la basse, de la guitare et du clavier, on retrouve également un violon, un violoncelle, des cuivres et même une flûte à bec.
Et si Vincent Appelby déclare avec fierté avoir joué tous les instruments de la chanson éponyme de l’album Maladie d’écran, pour les autres chansons, l’auteur-compositeur-interprète a su s’entourer de musiciens de talent.
On retrouve ainsi six batteurs différents dont Charles Blondeau (KROY), Volodia Schneider (Aliocha), Isaac Symonds (Half Moon Run), Jeff Louch (Plants and Animals), Mat Vezio (Antoine Corriveau), mais aussi la violoncelliste Mariane Bertrand (Elliot Maginot), Julie Boivin (Klô Pelgag), Francis Faubert et Martin Landry (Mario Peluso).
Se promenant entre pop/rock et country/folk, Vincent Appelby propose un nouvel album plein de surprises. Ses refrains accrocheurs résonnent longtemps dans la tête et attendez-vous à les chantonner devant vos propres écrans!
Son album est en vente sur toutes les plateformes de téléchargement, mais également en magasin.
Texte révisé par : Annie Simard