Du gros bruit qui fait effet!
©Michel Grenier
Par : Ariane Coutu-Perrault
La jeune humoriste Virginie Fortin faisait sa rentrée montréalaise avec son tout premier spectacle Du bruit dans le cosmos. Si le mot cosmos laisse présumer une présentation d’idées vastes, Virginie Fortin sait exactement où elle s’en va avec des théories reflétant parfaitement notre réalité. Elle se permet par le fait même de critiquer largement notre société, mais aussi l’être humain en général… du moins, ceux qui sont aisés. Spectacle engagé, elle écorche au passage le sexisme, le racisme, la surconsommation, le capitalisme, la gentrification, la liberté d’expression et j’en passe. Le tout regroupé sous la théorie de présence extraterrestre. Vêtu d’une jupe rouge, son habillement rappelle celui d’une écolière, ce qui vient rapidement créer un contraste lorsqu’elle se met rapidement à s’énerver voire même crier après son public. Effectivement, dès les premières minutes du spectacle elle s’éloigne de son micro pour crier après la foule qui reçoit très bien cet humour hors du commun.
© Éric Myre
L’humoriste en est à son premier one women show mais était déjà très présente dans le milieu de l’humour avec entre autres le spectacle Mazza/Fortin. Elle tire également son épingle du jeu au petit écran avec son plus récent rôle dans la série Trop. Elle ne manque d’ailleurs pas de rire de ses deux métiers, parce que bien qu’elle dénonce plusieurs choses, elle n’oublie pas de se regarder le nombril et de faire preuve de beaucoup d’autodérision. Suggérant que son spectacle n’est pas conforme, elle propose donc à son public de lever la main lorsque son rythme devient trop lourd. Ce à quoi elle rétorquerait avec une blague plus légère, tirée de ses expériences personnelles. Drôle d’idée, mais inutile puisque sa lourdeur est calculée juste à souhait pour faire rire aux éclats. Elle dépeint le ridicule de notre quotidien avec des comparaisons exagérées et frappantes, mais surtout vraiment drôles.
© Éric Myre
Elle se permet quelques improvisations tout aussi drôles et judicieuses que ses blagues écrites. Virginie Fortin réussit à pousser ses blagues en amenant son public avec elle, allant même jusqu’à en déconstruire certaines. Elle termine son brillant spectacle par une caricature du « féminazi ». Étant elle-même féministe et connaissant la dure réalité de s’affirmer haut et fort, elle démontre l’absurdité et l’intensité du terme péjoratif qu’est « féminazi ». Le tout encore une fois, avec beaucoup d’adresse qui lui mérite de bruyants applaudissements. Ne manquez pas votre chance de voir la premier spectacle de Virginie Fortin qui relève les attentes qui étaient déjà bien hautes dans un humour moderne, drôle et pertinent.
Texte révisé par : Annie Simard