Un parmi tant d’autres
© Paramount Pictures
Par : Normand Pineault
Basé sur les expériences de vie personnelle du réalisateur et scénariste Sean Anders (That’s my boy, Daddy’s home), Instant Family raconte l’histoire du couple formé de Pete et de Ellie (Mark Wahlberg et Rose Byrne), qui décide un jour de fonder une famille en adoptant l’un des enfants d’un foyer d’accueil. Leur choix s’arrête toutefois sur une adolescente de 15 ans, en plus de son frère maladroit et de sa sœur capricieuse, et le couple doit dès lors apprendre à s’adapter à leurs nouvelles responsabilités parentales.
L’histoire est basée sur un schéma populaire, et est à l’image de la décision du couple de « choisir » un enfant dans une fête où il en sort de partout. Dû à une multitude déjà existante de films sur les efforts et les mésaventures d’être parent, Instant Family tente d’être touchant et original avec le sujet de l’adoption, mais tombe plus de côté dans le déjà-vu prévisible. Les blagues, à force d’être trop faciles ou forcées, n’en deviennent que des clichés réchauffés qui tombent la majorité du temps à plat.
Rose Byrne joue l’apprentie mère, dotée d’un petit côté hystérique qui devient à la longue plus irritant que comique, tandis que Mark Wahlberg joue de son côté, eh bien, Mark Wahlberg pour une énième fois encore. Isabela Moner (Transformers : The last knight, Sicario 2) reprend quant à elle pour un troisième long-métrage son rôle de l’adolescente rebelle, mais réussit pourtant à balancer cette fois-ci d’une touche de réalisme et d’émotion les situations folles du couple. Le ton un peu plus sombre qu’elle donne à ce film aux intentions mélangées est presque la colle qui tient le reste des morceaux ensemble. Il ne serait pas surprenant dans les années à venir de voir de plus en plus à l’écran cette jeune et talentueuse actrice/chanteuse, qui d’ailleurs interprète la chanson du générique.
Pour une comédie familiale, sa durée de deux heures étonne. Son bon cœur se transforme en un certain épuisement après la première heure, et c’est sans compter aussi la finale mielleuse et sirupeuse où l’on se dit qu’on aurait presque préféré un numéro chantant de Disney pour conclure le tout. Mis à part pour les parents et les enfants de situations semblables, qui pourront trouver amusantes quelques similarités avec leurs propres expériences, il ne faut pas s’attendre à une comédie à tout casser. En fait, Instant family est un film qui est oublié dès notre sortie du cinéma, puisqu’il n’arrive tout simplement pas à trouver efficacement racine dans sa propre famille.
Instant Family, en salle partout au Québec dès le vendredi 16 novembre 2018.
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