Quand E.T. rencontre Transformers
© Paramount Pictures
Par : Normand Pineault
Depuis les 5 dernières tentatives plus ou moins réussies du réalisateur Michael Bay d’adapter au grand écran ces gigantesques robots, il était dur de penser que BumbleBee, ce soi-disant prélude des aventures de la petite coccinelle, allait pouvoir réussir à se démarquer. Par chance, c’est plutôt l’animateur et réalisateur Travis Knight (Kubo, Coraline) qui prend cette fois-ci la relève en redonnant à son film l’âme du populaire dessin animé des années 1980. Les personnages originaux, de même que leurs designs et leur célèbre son de transformation, sont de retour, et nous pouvons pour une première fois apprécier avec satisfaction les scènes d’action plutôt que d’avoir la nausée télévisuelle, créée par la succession d’images et de montages trop rapides des films de Bay.
Dès les premières minutes de l’introduction, un brin de nostalgie frappe les connaisseurs du dessin animé en voyant la guerre que se livrent les Autobots et les Decepticons sur la planète Cybertron. Optimus Prime, Soundwave, Starscream, Shockwave, BumbleBee, et bien d’autres font simultanément leur apparition dans ce combat épique, pourtant beaucoup trop bref. Car, l’évacuation précipitée force Bumblebee à se réfugier ensuite sur la Terre en 1987, là où il sera retrouvé et réparé par Charlie Watson (Hailee Steinfeld), une jeune de 18 ans ayant de la difficulté à vivre le deuil de son père. Elle se liera aussitôt d’amitié avec la jaune et timide coccinelle Volkswagen, sans savoir que sa nouvelle « voiture » est également toujours recherchée par deux de ses ennemis Decepticons.
Dès lors, la majorité du film se concentre davantage sur la relation plus dramatique entre Charlie et BumbleBee, de la même façon qu’elle nous avait été présentée avec Elliot et E.T. en 1982, ce qui change énormément des explosions démesurées et inutiles des précédents films. L’adaptation en secret des deux complices souffrant de solitude manque toutefois de garder notre intérêt dans ce scénario qui laisse à désirer, mais la jeune Hailee Steinfeld donne une bonne performance. Celles du reste de l’ensemble sont par contre discutables, en particulier l’intensité exagérée du lutteur John Cena dans la peau de l’agent militaire Burns. Quelques longueurs s’accumulent avant que la finale revienne en force, tandis que l’humour et la plupart des blagues typiquement Bay-esque manquent leur coup, jusqu’à en être embarrassantes à certains moments.
Il est très évident que ce film vise beaucoup plus la jeune clientèle que celle adulte. Il trouve son cœur en se balançant entre le contenu d’un dessin animé bon enfant et un drame familial, mais les nombreuses références de musique et de culture des années 1980 font quand même sourirent par moments. BumbleBee n’est vraiment pas un grand film d’action, mais reste malgré tout l’un des meilleurs films de Transformers à ce jour, et une amélioration visible de ce qu’était devenue la franchise.
BumbleBee, en salle partout au Québec dès le vendredi 21 novembre 2018.
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