Heavy Montréal, Jour 1 : De chez nous et d’ailleurs
Le trash metal agressif d’Anonymus, le style metalcore senti de Killswitch Engage, le côté presque symphonique d’Evanescence, l’univers presque psychédélique du groupe Ghost ; vraiment, ceux qui ont par le passé dénoncé le manque de variété des styles musicaux dans la programmation du festival Heavy Montréal n’ont aucune raison de le faire cette année, particulièrement lors de cette première journée de 2019, où la très grande majorité était représentée.
À près de 40 degrés de température ressentie, en début d’après-midi, ce sont les Montréalais Anonymus qui prenaient place sur scène. Ayant remplacé à pied levé Metal Church, qui n’a pas pu se présenter pour des raisons d’horaire, les locaux en ont profité pour souligner leur 30 ans de carrière, en jouant un répertoire varié de leur discographie entièrement francophone. Comme lors leur dernière performance, en 2015, ils en ont profiter pour faire une petite salutation spéciale aux gens de Saint-Lambert, qui s’étaient plaints à l’époque du bruit trop fort du festival qui les dérangeaient, et comme en 2015, c’est la chanson Envers et contre tous qui a semblé être la plus appréciée du public.
En début de soirée, où les spectateurs allaient en majorité se chercher à manger, c’est le groupe Killswitch Engage qui divertissait le reste de la foule. Avec un charme indéniable, le chanteur Jesse Leach était en véritable transe avec son public. Ayant quitté le groupe en 2001 à cause d’une dépression, il incarne une résilience incroyable qui vient nous chercher directement. La chanson I am broken too, de leur plus récent album Incarnate, en est un excellent exemple. Les gens brisés du public les suiveront encore longtemps.
Pour clore une journée de chaleur pratiquement étouffante, c’est le groupe suédois Ghost qui se présentait sur scèene. Dans un décor d’église, avec des images de vitraux en arrière-plan, le groupe a commencé cette communion avec leur succès Rats. Tous masqués et restant dans un anonymat total, chacun des musiciens accompagnant le chanteur Tobias Forge incarne une créature envahissant cette église. Forge, quant à lui, avec son queue-de-pie rouge, nous donne l’impression d’être un fantôme, et ce n’est pas seulement en raison de son maquillage. Il est petit et excessivement mince, mais malgré tout, il ne donne pas sa place. Avec les feux d’artifice du parc Jean-Drapeau en arrière-plan, la messe était donnée.
Par contre, LA performance de la soirée reste le groupe qui est passé juste avant Ghost, sur la scène d’à côté, soit la chanteuse Amy Lee et ses compagnons d’Evanescence. En très grande forme, la chanteuse a confirmé son statut de l’une des meilleures chanteuses dans un groupe metal, et j’ajouterai aussi le titre de meilleur « performer » dans le domaine de la musique point. C’est rare que j’offre ce genre de compliments, mais avec sa folle énergie ainsi que sa connexion avec le public, c’est amplement mérité. Les nostalgiques ont pu entendre les vieux succès du groupe, comme Going Under, Everybody’s Fool, Call me when you’re sober, Lithium et évidemment la très populaire Bring me to life, qui n’a absolument pas vieilli, et qui pourrait toujours jouer à la radio aujourd’hui.
Crédit photo : © Maryse Phaneuf/MatTv.ca
Texte révisé par : Marie-France Boisvert