Une vieille formule bruyante
© Sony Pictures
Par : Normand Pineault
L’ère des films d’action explosifs des années 1990 était à son apogée quand le réalisateur Michael Bay nous avait offert le premier Bad Boys, pour ensuite nous revenir quelques années plus tard avec une suite semblable plus au moins réussie. Il aura fallu 16 autres années avant que Adil El Arbi et Bilal Fallah, deux réalisateurs encore à leurs premiers exploits, décident à leur tour de poursuivre la franchise du maître de l’action ridicule, qui d’ailleurs a même sa propre apparition-surprise durant les deux longues heures que dure Bad Boys for life.
Mike Lowrey (Will Smith) tente cette fois-ci de convaincre son partenaire retraité, et maintenant grand-père, Marcus Burnett (Martin Lawrence), de l’aider une dernière fois à retrouver un tireur qui en a après eux. Les choses se compliquent toutefois quand ils réalisent qu’ils ne sont pas invulnérables, et qu’ils pourraient en apprendre et perdre bien plus en désirant approfondir à tout prix cette enquête.
Le film n’est pas totalement dépourvu d’intérêt, c’est certain. De nombreux acteurs sont de retour, et il est bon et comique de revoir le duo de détectives se redonner la réplique — et les insultes, bien entendu — même si les blagues en sont restées à ce qu’étaient les deux premiers films. On laisse passer pour la première heure, mais l’humour finit vite par s’essouffler, et à tomber dans un style que des films comme Lethal Weapon ou Stuber ont réussi avec beaucoup plus de subtilité : la formule du duo de policiers-amis, vieillissants, et souhaitant de meilleurs jours. Même si Martin Lawrence, absent du grand écran depuis quelque temps maintenant, semble statique et ne plus savoir vraiment comment jouer son personnage, la comédie reste bien supérieure au maigre scénario qui, lui, est rempli de clichés sans originalité et d’exagérations inutiles.
Une meilleure histoire afin de terminer cette trilogie d’action lui aurait donné du poids, et lui aurait permis de partir sur une bonne note. Mais malheureusement, l’argent l’exigeant, la finale nous indique très bien qu’il ne s’agit en rien d’un sujet clos, et la scène supplémentaire durant le générique nous démontre bien que le film tente d’adopter plutôt l’approche de la franchise Fast and Furious, en nous juxtaposant une suite à une autre sans jamais vraiment rajouter de contenu autre que des blagues one-liners, des grosses voitures, des belles femmes, et de l’action toujours plus spectaculaire.
À voir si vous avez aimé les deux premiers, et la comédie du duo de Smith et de Lawrence. Mais sinon, c’est un film qui est vite consommé et vite oublié.
Bad Boys for life, en salle partout au Québec dès le vendredi 17 janvier 2020.