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We shall overcome : une célébration musicale de Martin Luther King Jr.

Une prestation festive à la mémoire d’un géant de l’histoire américaine

© Photo officielle

Par : Myriam Bercier

Le 16 janvier 2020 s’est tenu, au théâtre Maisonneuve, le spectacle We Shall Overcome.

Ce spectacle, qui s’ouvre sur un extrait d’un discours de Martin Luther King Jr. agrémenté du piano de Damien Sneed, pianiste et producteur musical qui est derrière ce spectacle, est officiellement une célébration de l’oeuvre du Dr. King. D’ailleurs, le pianiste parle un peu de la vie du pasteur, il parle un peu de l’importance de l’église, de sa mère. Mais en réalité, ce spectacle touche beaucoup plus large que «seulement» l’histoire de Martin Luther King Jr.

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En effet, c’est d’abord et avant tout, une célébration de la lutte pour les droits civiques des Afro-américains. Damien Sneed, pianiste et producteur musical qui est derrière ce spectacle, prend le temps, entre chaque chanson, de parler desdites chansons ou des artistes, mais aussi de ce qui se passe aux États-Unis à ce moment-là dans la lutte pour les droits civiques.

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Il explique notamment au public l’histoire d’Emmett Till, un jeune afro-américain de 14 ans qui sera violenté et tué par noyade par deux hommes blancs parce qu’il a sifflé une dame blanche, geste impensable alors (on parle ici de 1955). Cette dernière avouera après qu’elle avait menti. C’est cette mort qui donnera le coup d’envoi à la création du mouvement des droits civiques des afro-américains.

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Ce sont les conditions des Afro-Américains aux États-Unis qui motiveront les artistes afro-américains à composer des chansons pour dénoncer leur situation, comme par exemple la chanson Bridge over troubled water, qui a été enregistré par beaucoup d’artistes, dont Aretha Franklin ou encore What’s going on de Marvin Gaye. Pour cette dernière, les artistes demandent à la salle d’allumer leur lumière de cellulaire pour éclairer la salle, offrant un moment très attendrissant.

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D’ailleurs, Damien Sneed apprend au public que l’histoire du motown est lié à Martin Luther King Jr. puisque les artistes chantent ce qu’ils ne peuvent dire. On célèbre les artistes afro-américains tels que Oscar Peterson, Duke Ellington, Stevie Wonder, Aretha Franklin et Nina Simone pour ne nommer que ceux-ci. On prend également le temps de célébrer l’être humain et la femme, notamment par la chanson Natural woman. 

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Le spectacle est un pot-pourri de chansons célébrant de près ou de loin la vie de Martin Luther King Jr. et les luttes qu’il a mis en branle pour améliorer les conditions des Afro-Américains. 9 musicien.ne.s partagent la scène, dont Damien Sneed et 5 choristes, qui ont chacun leur unicité vocale qui se trouve autant dans le timbre, dans la puissance, dans le fait de faire du scat ou encore dans le registre. D’ailleurs, il faut souligner la capacité de Damien Sneed d’atteindre des notes très grave et très aiguë en peu de temps.

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Les artistes ont un plaisir apparent à partager la scène ensemble et apprécient sincèrement le talent vocal de leurs collègues de scène, comme on peut le remarquer à la façon dont ils se regardent lorsqu’un d’entre eux chante. Au début du spectacle, Damien Sneed demande d’ouvrir la lumière dans la salle et les artistes saluent la foule, avec un bonheur apparent qui fait du bien à l’âme et qui ne s’éteint pas tout au long du spectacle.

 

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Le spectacle se termine sur la chanson We shall overcome, et au moment où les artistes chantent «we’ll walk hand in hand», ils demandent au public de prendre la main des gens à côté d’eux dans la salle, mettant un terme à ce spectacle dans l’amour.

Je me permets de conclure cet article par une phrase de Damien Sneed : «S’il y a une chose à retenir de ce spectacle, c’est que peu importe ce qui se passera dans vos vies, vous renaîtrez de vos cendres comme un phœnix!»