Une remise en question nécessaire pour Mathieu Rheault
Star Académie est le rêve de plusieurs Québécois. Toutefois, c’est exigeant émotionnellement et physiquement parlant. Que ce soit par des horaires chargés ou des commentaires moins élogieux, les candidats vivent bien souvent des semaines en dents de scie. Après s’être remis en question à quelques reprises, le participant de Star Académie, Mathieu Rheault, a dû plier ses bagages. Au lendemain de son éviction, il a accepté de revenir sur son expérience à l’Académie.
Mathieu, dis-moi comment s’est passé ta dernière semaine à l’Académie?
Une grosse montagne russes d’émotions, je te dirais. J’ai passé par toutes les remises en question possible. J’ai questionné ma place à l’Académie à savoir si j’étais là encore pour les bonnes raisons. Je me suis fait ramené rapidement à l’ordre par mes camarades. Ils m’ont dit que ce que je vis présentement, c’est éphémère. Dans le sens que je ne dois pas tout prendre intensément. Il faut que je prenne le temps de vivre l’aventure. Mes questionnements, je les vivrai après, à l’extérieur, pour ne pas que ça vienne brimer mon aventure.
Ensuite, la visite de mon chien le mardi soir a tout chamboulé, mais de la bonne manière. Ça m’a donné un gros boost d’énergie pour aller de l’avant dans cette semaine-là. Après, j’ai eu mon atelier avec Lara Fabian où nous avons confirmé mon choix de chanson. On a vraiment travaillé l’interprétation, et c’est venu sécurisé mon sentiment face à cette performance-là. Le reste de la semaine s’est tellement bien déroulé. Je suis content d’avoir fait un switch sur mon mindset pour avoir été capable de profiter de la semaine à son plein potentiel.
La semaine passée, tu as nommé que tu t’ennuyais de ton chez-toi. Est-ce que c’est de là qu’est arrivée la remise en question dont tu me parles?
C’est sûr que c’est déstabilisant d’être loin de ses repères autant d’être loin de ses proches que d’être loin de ses affaires. Il faut dire qu’avec une minute 15, on ne peut pas aller chercher les ressources dont on a besoin auprès de nos proches pour voir si on a fait la bonne chose et d’aller chercher des conseils. Mais oui, cela a joué dans la balance.
Je te dirais que d’avoir eu 1 mois de confinement avant le début de l’aventure n’a pas aidé. C’est comme si ça faisait 2 mois que j’étais entré à l’Académie, et que nous étions rendus à la fin de l’aventure. Aussi, après la première mise en danger, quand j’ai écouté le post-mortem, j’ai vu toutes les petites failles qu’il y avait eu. Il n’y avait plus de place en évaluation, donc par défaut, j’ai été sauvé pour une autre semaine, et ça m’a joué dans la tête. J’ai eu le syndrome de l’imposteur toute la semaine. Tout cela ensemble a provoqué cette remise en question-là.
C’était ta deuxième mise en danger. Tu semblais surpris des commentaires de Lara parce que de ton côté, tu étais satisfait du résultat. Comment as-tu pris cette deuxième mise en danger?
Ce fut difficile. Je t’avouerai que je me suis senti un peu perdu par moment parce que tout ce qui m’était reproché était au niveau de la justesse. Je me disais que tout ce qui est beau du direct ce sont toutes ces petites imperfections comme ça. D’être plus pointé du doigt plus que d’autres, ça venait me chambouler un peu. Je me demandais s’ils allaient le soulever à chaque imperfection vocale. Évidemment, je me suis remis beaucoup en question. Je trouvais qu’il y avait beaucoup de pression à porter sur mes épaules. Finalement, je trouve que cela a été payant pour moi. Malgré le fait que j’ai été éliminé, c’est vraiment payant pour toutes les insécurités que je traîne avec moi. J’ai été capable de les laisser de côté, et de finir sur une excellente note.
Il y avait tout de même une certaine contradiction. On t’a demandé de diminuer ta théâtralité pour ensuite te dire qu’il t’en manquait!
Oui, c’est ça! La première fois, cette théâtralité-là était pour masquer mes insécurités. C’est comme si je refusais de me mettre à nu simplement devant les professeurs lors de ma première évaluation. Et là, à l’inverse, à ma deuxième, il fallait que j’aille puiser dans cette théâtralité-là pour appuyer le texte. C’était vraiment juste une question de contexte. J’ai trouvé ça très approprié qu’on ramène ce côté-là plus théâtral pour ce numéro-là. Je comprends aussi pourquoi ce n’était pas nécessaire pour ma première performance.
Tu avais une facilité d’assimiler tout ce qu’on te disait! C’était incroyable!
Merci! C’est l’une de mes forces. Quand on me dit de faire de quoi, je ne prends pas 36 000 détours pour y arriver.
Dimanche soir, tu as eu une grosse vague d’amour où les gens n’étaient pas tout à fait d’accord avec les résultats. Qu’est-ce que ça te fait de recevoir ça?
C’est difficile à prendre comme vague d’amour. On est tellement tenu à l’écart tout au long de l’aventure que ça me rentre dans la face comme si je venais de foncer dans un mur. C’est tellement une belle vague d’amour et c’est sûr que je vais prendre la semaine pour justement accueillir tout ça et de prendre le temps de répondre aux gens. Je dois me laisser porter par cette belle vague-là. C’est sûr que ça me fait chaud au coeur, et je suis vraiment content de voir que le public était au rendez-vous. Non seulement eux, mais les professeurs aussi. Les mots de Marc Dupré m’ont chamboulé. Je ne m’attendais pas à l’impact que je pouvais avoir sur les gens.
Tu es resté un bon moment à l’Académie. Est-ce qu’il y a un moment qui t’a marqué plus qu’un autre?
Ça revient souvent, mais ma première performance du deuxième gala où j’ai partagé la scène avec le chanteur Eddy de Pretto. Ce fut vraiment un moment marquant pour moi d’avoir eu la chance de côtoyer un artiste comme lui. J’étais content de chanter des textes aussi engagés dans un show de télévision à heure de grande écoute. J’ai trouvé que c’était vraiment nécessaire, et je suis content d’en avoir fait partie. Aussi, je suis content de faire partie un peu des inspirations des futures générations, celles qui sortent un peu du cadre habituel.
J’ai vu que tu es un grand fan d’Angèle. De voir qu’elle sera sur le variété dimanche doit te faire quelque chose quand même!
Ah! C’est sûr que ça m’a fait un petit pincement au coeur. Rien n’arrive pour rien. Ce n’est pas parce que je n’ai pas la chance de la côtoyer dimanche prochain que ça ne m’arrivera jamais. Qui sait ce que l’avenir me réserve? J’ai déjà mes billets pour le gala de dimanche. Je ne manquerai pas ça c’est sûr! On n’a pas le droit d’être debout, mais je vais danser sur mon siège, je te le promets!
Tu as aussi participé au tournage du vidéoclip Changer le monde. Comment s’est passé ton expérience de tournage?
Tellement bien. J’aime tellement tout donné devant la caméra. C’est quelque chose qui ne m’effraie pas. C’est une seconde nature quand la caméra se met à tourner. J’ai vraiment aimé mon expérience, et j’aime beaucoup le résultat. Je suis satisfait.
En général Mathieu, qu’est-ce que tu retiens de ton aventure à Star Académie?
Je suis capable de puiser dans mon vécu pour interpréter des pièces. J’ai compris que ce n’est pas simplement musical, mais c’est aussi une question de profondeur des textes. Honnêtement, j’ai ça en moi et il faut que je me fasse confiance. Mon instinct est bon. Il sait quoi faire et il va m’amener loin.
C’est beau Star Académie, mais j’ai vu que tu travaillais sur un EP. Où est rendu ce projet-là?
C’est très embryonnaire. Il y a des sujets que je sais que je veux aborder, mais ça aussi c’est quelque chose que je n’avais jamais vraiment exploité. Je me suis toujours considéré comme un interprète seulement. Maintenant, je veux vraiment créer, composer des textes et des arrangements musicaux. Je veux vraiment façonner mon univers à moi. Ça ne se fera pas en deux mois. Je veux vraiment faire les choses de la bonne manière. Ça prendra le temps que ça prendra, mais assurément il y aura du matériel solo de Mathieu qui va sortir!
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