Soirée grandiose entre Soul et Jazz
Par : Marie-Christine Jeanty
C’est la troisième fois en deux ans que j’ai eu le bonheur de voir Dominique Fils-Aimé (auteure-compositrice-interprète)en spectacle, chaque fois j’en ressort, éblouie et apaisée. J’ai donc eu la chance de la voir au Théâtre Outremont, et au Festival International de Jazz de Montréal, et une fois de plus son art s’élève dans une autre dimension. Dominique Fils-Aimé et l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM), dirigé par Dina Gilbert, ont offert mardi un spectacle où la force et la délicatesse ont pu coexister dans une exceptionnelle harmonie. Ce texte tentera de rendre justice à ce moment inoubliable passée en douce et talentueuse compagnie. Les voix des choristes de l’émission Y’a du monde à messe, s’élèvent d’abord dans l’enceinte de la Maison symphonique. Les musiciens de l’Orchestre symphonique de Montréal joignent ensuite leurs instruments aux harmonies. et soudainement apparaît une Dominique Fils-Aimé, majestueuse, vêtue d’une élégante robe noire et de bijoux ornementaux dorés.
Les yeux fermés, la chanteuse s’ancre dans le moment, prend de grandes respirations, s’imprègne de la musique qui l’enveloppe. Du côté du public, le temps se fige, tandis que l’on attend avec impatience que les premiers sons de sa voix résonnent. La rencontre débute avec Nameless, chanson-titre du premier de sa trilogie d’albums, où elle a puisé pour ce concert. Sa douce intonation s’entrelace aux chœurs et aux cordes de l’orchestre. Le jazz, la soul et la pop de Dominique Fils-Aimé grâce aux arrangements du talentueux Blair Thompson était en harmonie avec le classique de l’Orchestre. Un travail colossal qui a créé une jolie balance entre la mise en valeur de la magnifique voix de Dominique Fils-Aimé et celle de la richesse instrumentale qu’apporte l’orchestre. « Je n’aurais pas pu rêver de ce moment dans mes plus grands rêves, a lancé Dominique Fils-Aimé lorsqu’elle s’est adressée à son public pour la première fois de la soirée, je ne suis pas sûre que c’est vrai, mais je vais le faire ! »
La présence des choristes ajoutait de la profondeur à ce magnifique spectacle d’une heure et demie environ. Les chœurs ont permis pendant le concert, comme un instrument de plus ajouté à l’orchestre, de remodeler les morceaux pour plus d’impact. Sarah Bourdon, Kim Richardson, Ariane Brunet, Karine Pion, Coral Egan, Heidi Jutras, Elie Haroun, Franck Julien, JP Loignon et Dorian Sherwood sont de tous les instants, indispensables. En plus des choeurs et de l’Orchestre, l’artiste était accompagnée a eu des invitées de marques. Elisapie est entrée sur scène assez tôt dans la soirée. Elle a commencé sa performance avec sa chanson Call of the Moose puis enchaîné avec Arnaq, deux chansons de son album The Ballad of the Runaway Girl, sorti en 2018. Une voix puissante, qui se combinait bien avec l’orchestre derrière elle. Je crois que tout le monde ou presque a eu des frissons à ce moment. Puis, s’en est suivie la présence de la danseuse Axelle Munezero. Aussi vêtue de noir, lors de trois chansons, elle fut sur scène afin d’exprimer la musicalité des mots à travers différentes chorégraphies. Une excellente performance surprenante certes mais définitivement pertinente.
Les différentes pièces des albums Nameless, Stay Tuned ! et Three Little Words sont à la fois liées et diversifiées, laissant place à des moments de grande douceur, d’autres plus rythmés (While We Wait, Mind Made Up, par exemple). Ici, la puissance et la délicatesse coexistent, alternent ou se marient. Ce spectacle nous aura fait découvrir une autre dimension au talent de Dominique Fils-Aimé. Après un rappel à la hauteur du spectacle que l’on vient de voir, l’artiste nous propose une « dernière surprise ». En première mondiale, version orchestrale, elle livre la pièce titre de son album à paraître en septembre. Avec Our Roots Run Deep, la chanteuse, l’OSM et les choristes nous envoûtent, laissant planer un fabuleux présage pour ce qui reste à venir. La force et l’espoir nous accompagne une fois de plus en sortant de la salle.