À l’ère du numérique, soyons authentiques!
Par : Annie Simard
Bien que le 6 juin soit déjà passé, je trouvais important de souligner cette journée, qui encourage à être soi-même à travers son écran. ÉquiLibre, organisme expert en matière d’image corporelle au Québec, propose de remettre en question l’utilisation de masse des filtres et des applications de retouches à l’occasion de la Journée sans maquillage. Je ne sais pas pour vous, mais j’ai déjà pleuré de rire en testant des filtres sur Snapchat. Vous avez déjà essayé? Je n’en revenais pas de me voir avec des grosses lèvres comme si j’avais eu une triple dose de Botox ou le visage lisse comme les vedettes de Top Modèles. Ces filtres-là sont créés pour s’amuser, mais lorsqu’on utilise les logiciels de retouches pour modifier et améliorer son apparence, on devrait se poser des questions. Ma chronique s’adresse autant au genre féminin que masculin, car tout le monde est interpellé quand on parle d’apparence.
Ces applications de retouches et de filtres, facilement accessibles sur nos cellulaires, donnent l’impression qu’on peut devenir parfait en manipulant les traits et les formes de notre corps. C’est dommage, mais plusieurs personnes sont influencées par les images modifiées présentées sur les réseaux sociaux, dans les magazines, les séries télé ou au cinéma, et qui ne représentent pas du tout la réalité.
ÉquiLibre a comme mission de favoriser le développement d’une image corporelle positive chez les individus et de créer des environnements inclusifs qui valorisent la diversité corporelle, et ce, par des actions de sensibilisation et de soutien au changement des pratiques. L’organisme propose une multitude d’outils de sensibilisation et d’intervention, de conférences, de formations continues et plus encore sur son site Web ainsi que sur ses réseaux sociaux.
ÉquiLibre invite les Québécoises et les Québécois à réfléchir individuellement et collectivement à l’importance accordée à l’apparence dans la société, à la relation entretenue avec le maquillage et, plus précisément, à l’utilisation des filtres et des applications de retouches.
Selon un sondage de Léger réalisé du 2 au 21 août 2022 auprès de 1808 Québécoises et Québécois de 14 ans et plus, ce sont 27 % des adolescentes et adolescents (14 à 17 ans) et 22 % des jeunes adultes (18 à 34 ans) qui trouvent qu’il est acceptable de modifier ses photos sur les réseaux sociaux pour améliorer son apparence (ex. : utiliser des filtres, modifier son apparence avec un logiciel, etc.).
Voici ce qu’a souligné Andrée-Ann Dufour Bouchard, nutritionniste et cheffe de projets chez ÉquiLibre : « Bien que nous vivons dans une société qui valorise encore trop l’apparence, nous pouvons tou.te.s prendre un moment pour réfléchir à notre consommation et utilisation des filtres et des applications de retouches ainsi qu’à l’impact sur notre bien-être. Ensemble, faisons évoluer cette norme de « beauté » irréaliste et stéréotypée. À l’ère du numérique, soyons plus authentiques! »
La société dans laquelle nous vivons accorde une importance démesurée à l’apparence. Plusieurs ressentent une grande pression afin de ressembler aux modèles de beauté véhiculés, et cela peut nuire à la confiance, à l’estime de soi et à la satisfaction corporelle.
Pour sensibiliser la population québécoise à l’omniprésence et aux conséquences des filtres et des applications retouches, de même que l’outiller à créer et à consommer des espaces numériques plus authentiques, ÉquiLibre publiera des contenus de sensibilisation sur ses réseaux sociaux du 5 au 9 juin inclusivement. Il est encore temps de les consulter et de passer le mot à notre jeunesse.
Notons que cette initiative est rendue possible grâce à la collaboration et à l’appui financier du Secrétariat à la condition féminine.
Et rappelons-nous qu’après avoir modifié notre apparence, la réalité nous frappera… Nous ne pouvons pas vivre constamment derrière nos écrans… L’important est de s’aimer tel que nous sommes et de miser sur nos qualités plutôt que de se concentrer sur nos petites imperfections corporelles.