Parce qu’on a toujours besoin de plus d’humour féministe
Par: Ariane Monzerolle
Dimanche dernier, le Zoofest nous invitait à une célébration festive et haute en couleur à l’Église Unie Saint-James, mais ne vous inquiétez pas cette célébration n’avait rien de religieux ! Bien au contraire, toute la soirée nous avons été invitées à célébrer le féminisme et le queerness le tout dans l’allégresse et l’euphorie, assez ironique. D’ailleurs en début de soirée on le rappelle ! Si on avait tous et toutes été à une autre époque, on aurait sans doute été traités comme des sorcières.
Le Womansplanning show n’en est pas à sa première représentation. L’idée du nom vient du concept : Mansplanning. Le mansplanning est l’attitude de certains hommes vis-à-vis des femmes quant au fait de leurs expliquer des choses, que ce soit très simple ou la plus compliquée, qu’elles connaissent déjà en assumant qu’elles ne le sauront pas puisqu’elles sont des femmes. Les deux investigateur.rice.s : Noémie Leduc-Roy et Anne-Sarah Charbonneau ont créer ce spectacle, il y a plus de deux ans, afin d’offrir un espace où les femmes et personnes de la diversité de genre serait mise à l’avant. Chaque représentation se fait sous forme d’un cabaret et elles reçoivent cinq à six invitées.
Une édition remplie de petit favoris
Pour cette édition bonbon, les numéros présentés étaient ceux d’artistes chouchous de nos deux féministes. Le tout a été réfléchi afin que ce soit une édition réconfortante et qui nous permettrait de célébrer les beaux côtés du féministe. Sur la scène. Nous avons pu retrouver Natasha Kanapé Fontaine, Garihanna Jean-Louis, Tranna Wintour, Anne-Sarah Charbonneau, Calamine, Coco Béliveau, Rock Bière et RV Métal ainsi que Katherine Levac. Iels nous ont offert une soirée réconfortante et drôle.
Le tout débute par une lecture poétique par Natasha Kanapé Fontaine. Son texte fait écho à la souffrance et la colère liées aux femmes disparues dans les différentes nations autochtones et l’immobilité du gouvernement en lien avec cet enjeu. Son interprétation est très poignante, un peu comme un dernier cri dans une nuit qui ne finit plus et nous porte à la réflexion. On continu ensuite avec un numéro de Garihanna Jean-Louis, humoriste de la relève, elle nous fait bien rire avec ses anecdotes familiales, en montrant l’absurdité de la manière dont la diversité se fait au sein d’organisations et spectacles et son rapport à la séduction. Un gros coup de cœur personnel et j’espère la retrouver dans d’autres cadres et soirées d’humour.
On enchaine ensuite avec Tranna Wintour, participante lors de la dernière saison de Big Brother Célébrité, elle nous parle de la contradiction qui existe entre être connue, mais ne pas être la personne la plus riche au monde. Les attentes qui se forment ainsi que la pression sociale venant avec tout cet enjeu ! Elle glisse un mot ou deux sur les enjeux climatiques, et surtout son pessimiste vis-à-vis la résolution de ceux-ci. Encore une fois, une humoriste qui vient chercher le cœur de toute la salle. Jusqu’à date c’est une soirée parfaite !
C’est finalement au tour de Anne-Sarah Charbonneau animateurice de la soirée de nous présenter son numéro. Iel entre sur scène avec la chanson thème de Camp Rock, toute la salle ne peut s’empêcher de chanter aussi. Son numéro est léger et aborde quand même un enjeu très lourd, la sexualisation du corps. Mais elle se débrouille pour nous parler de cet enjeu de manière amusante et attachante. Son numéro est succédé par une performance musicale de Calamine. Rappeuse montréalaise avec des textes à connotation queer, c’est le parfait agencement pour cette soirée.
On poursuit ensuite avec Coco Béliveau, qui a aussi participé à Big Brother Célébrité, elle nous fait un sketch sur le privilège d’être un homme dans la société. Un de mes numéros préférés de la soirée qui finit avec une phrase qui veut tout dire : <<Finalement, je ne voulais pas être un homme, je voulais juste du respect et de l’argent>>. La scène est ensuite prise d’assaut par le duo de dragking Rock Bière et RV Métal, duo assez comique riant de la masculinité toxique, m’a légèrement déçue avec leurs numéros sur le, pourtant, classique les Rois du monde de la comédie musicale Roméo et Juliette. Je ne sais pas si c’est la chaleur ambiante ou bien simplement le manque d’engouement de la foule, mais j’ai trouvé que ce numéro détonnait un peu. C’est bien dommage puisqu’habituellement je suis toujours fan de leurs performances.
Puis on finit le tout avec Katherine Levac, elle charme la salle avec son humour pince-sans-rire, ses blagues en lien avec sa parentalité et son botox qu’elle s’est fait faire dernièrement. Un peu comme une vieille amie, la salle la retrouve avec bonheur.
Bref, ce fut une soirée bien agréable quoiqu’un peu chaude et je pense que tout comme la salle s’est réjoui de cette célébration bonbon. Je vous laisse le lien Instagram vers le compte de la soirée pour que vous puissiez vous tenir au courant de la prochaine soirée !