Des anecdotes hilarantes à la pelletée
Par : Mylène Groleau
Tout droit arrivée de sa Bellechasse adorée, Marthe Laverdière, la plus colorée des humoristes, est venue présenter son premier one-woman show, mis en scène par Mario Jean. C’est au mythique Gesù, le 10 octobre dernier, devant des membres de la colonie artistique et de son fidèle public, que Marthe s’est livrée en toute transparence et authenticité.
Marthe Laverdière sème ses histoires, cultive son humour et le rire. Elle est une oratrice en herbe à ne pas négliger, qui sait enraciner littéralement le public à son siège. Il y avait longtemps que je n’avais pas ri autant! Autour de nous, un public fébrile et dynamique qui croulait de rires sous les anecdotes plus loufoques les unes que les autres.
Après ses capsules horticoles, l’humoriste
Depuis ses capsules horticoles, Marthe a su semer sa bonne humeur aux quatre coins de la province et dans de nombreuses apparitions au petit écran comme chroniqueuse.
Si le qualificatif authenticité avait besoin d’une illustration dans le dictionnaire, le portrait de Marthe Laverdière brillerait assurément à ses côtés. Il n’y a pas plus vrai que ce personnage attachant. Un dialecte folklorique qui rend la formule encore plus intéressante. Son spectacle n’est certes pas piqué des vers! Aussi colorée que ses variétés d’annuelles et de vivaces toutes réunies, rien ne lui échappe à notre plus grand plaisir. Des blagues croustillantes et grivoises sans retenue viennent parfaire le tout.
La tournée est à peine entamée que déjà elle jouera à guichets fermés. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’il soit difficile, voire impossible de se trouver des places. Faites vite c’est par ici
Si l’objectif premier était de faire rire… mission accomplie! Du début à la toute fin, le public était rivé à ses histoires ne désirant pas en manquer un seul petit bout. On ne fait pas dans la dentelle. L’histoire se raconte comme si nous étions présents lorsque les événement se sont passés.
Marthe est une conteuse née. Tout son corps se meut, se met en action, pour nous plonger dans ses anecdotes. L’énergie qu’elle déploie avec ses gestuelles, ses mimiques et expressions valent pour beaucoup dans les rires à gorges déployées qui s’entendent dans la salle.
Une rencontre inoubliable
Une mise en scène finement ficelée soulevant au passage des thèmes de télétravail, le recrutement des employés et le retour des retraités sur le marché du travail, les produits dérivés de sa nouvelle visibilité, de ses premiers emplois, sa rencontre avec Minou, la façon fortuite de découvrir qu’elle allait devenir horticultrice, sa clientèle, les visites du MAPAQ, sa formation de massothérapeute ainsi que la raison d’être de son spectacle portant le prénom de Jeanne.
Une rencontre inoubliable. Une rencontre que l’on aurait facilement pu prolonger. Elle est drôle, transparente, authentique, énergique. Elle a un sens de l’autodérision exponentiel.
Marthe bouge et s’approprie aisément l’espace que lui procure la scène. Au centre de celle-ci, sied une table qui se métamorphosera tout au long des aventures. Tantôt table d’horticole, tantôt table de massage en passant par estrade au grand froid. L’arrière-scène pour sa part glorifie le tout par des illustrations à la craie qui s’animent à l’occasion. Pas besoin d’effets spéciaux, l’artiste étant elle-même un feu d’artifice parolier.
Et l’histoire de Jeanne
Marthe, c’est bien plus qu’une femme sympathique qui raconte dans un langage vrai les déboires de son quotidien. Elle est colorée, certes, mais elle a le désir de rendre plus brillant qu’une boîte de crayons de couleur la vie d’enfants différents comme sa petite-fille Jeanne lourdement handicapée par le syndrome de Rett atypique.
Entre deux anecdotes, comme une courte parenthèse pour reprendre notre souffle avant le dernier droit, elle nous a fait entendre le rire de Jeanne. Son premier rire. Un son qui nous a insufflé une vive émotion lorsqu’elle s’est mise à parler de son dévouement envers la fondation La maison de Jeanne. Un moment que j’aurais aimé voir s’étirer. La rencontre de Marthe, grand-maman aimante et secouée par la maladie de sa petite-fille. Une émotion vraie et ressentie. Puissante et franche à la fois. Une voix tremblotante et une foule émue. Une longue main d’applaudissements en guise d’encouragement et de soutien sont venus clore cet instant.
Je vous invite, vous aussi, à connaître Marthe Laverdière, l’horticole et humoriste au cœur d’or!
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