Un concert éclectique
Par Lynda Ouellet
C’est mercredi, le 8 novembre, à la Maison symphonique de Montréal, que nous avons assisté à un concert que nous qualifierons d’éclectique. Sous la direction du chef invité Christoph Eschenbach accompagné de l’Orchestre symphonique de Montréal, on nous a offert: Trois pièces pour orchestre op 6 de Berg, Concerto pour violon, « À la mémoire d’un ange » de Berg avec le virtuose Augustin Hadelich et Symphonie n° 7 en la majeur, op.92 de Beethoven.
Un Berg pour les connaisseurs
Il faut dire que Trois pièces pour orchestre de Berg s’adresse à un public averti. Cette musique arachnéenne se laisse découvrir. Pour certain, son interprétation n’a pas vraiment touché le but. Nous avions le défi de retrouver la sensibilité de ce grand compositeur.
Toutefois, nous avons pu apprécier la section des cuivres qui se sont illustrés dans la deuxième partie de cet acte et la finale éclatante qui nous a surpris dans son crescendo par la solidité des percussionnistes. La partie pour violon jouée avec justesse et maîtrise par le grand violoniste Augustin Hadelich ne nous a pas convaincu dans le Concerto pour violon, « À la mémoire d’un ange » car la sonorité de l’orchestre dominait la partition pour qu’on apprécie à sa juste valeur le maestro. Il fallait certainement être un amateur de Berg pour apprécier toute la subtilité de cette interprétation.
Le virtuose Augustin Hadelich
Heureusement, en rappel, Augustin Hadelich nous a livré la Sonate pour violon seul n° 3 en do majeur de Bach qui nous a démontré son illustre talent international. L’auditoire a écouté cette interprétation avec recueillement. Augustin Hadelich était tellement en contrôle que nous avons presque cru que plus d’un violon jouait à l’unisson. Sa très grande maîtrise de son instrument et son plaisir évident d’être sur scène a enchanté l’auditoire qui lui a bien rendu par une ovation bien méritée.
OSM et Beethoven, un sans faute
Après l’entracte, nous avons eu droit à Beethoven avec la Symphonie n° 7 en la majeur, opus 92. Pour notre grand plaisir, Christoph Eschenbach s’est retrouvé à l’unisson avec l’OSM. On a retrouvé notre orchestre dans une interprétation éclatante. Une communication particulière avec le groupe des violons a été joué avec force et avec une finesse en accompagnement de la ligne mélodique, tout y était. Cette interprétation de la Symphonie n° 7 était puissante, germanique, en opposition avec celle plus en subtilité que nous avait présenté le maestro Kent Nagano en 2018.
Berg ou Beethoven ou les deux
On peut se questionner sur la pertinence d’offrir Berg et Beethoven dans la même soirée. Néanmoins, les amateurs de Berg auront été probablement satisfaits et ceux de Beethoven se sont régalés avec la Symphonie n° 7. Au final, bien qu’éclectique, nous avons été les témoins d’une belle rencontre entre un chef aguerri, un phénoménal violoniste et un orchestre respecté.