Un spectacle gravé dans le temps
Par : Serge Guay
Le groupe Kiss a choisi de faire ses adieux à Montréal dans le cadre de la tournée End of the road tour, qui coincide avec leur 50e année d’existence. Pour préparer cette rencontre ultime avec le public montréalais, c’est à l’étonnant duo canadien originaire d’Oshawa en Ontario, Crown lands que revenait la tâche de faire patienter le public excité de revoir Kiss une dernière fois. Leur prestation a su rallier le public avec des titres comme Lady of the lake ou White buffalo. Il n’est pas étonnant que Crown lands ait pu s’attirer la faveur du public montréalais. Leur sonorité autant vocale que musicale rappelle définitivement le groupe Rush tant apprécié ici.
Maintenant, comment décrire en mots un spectacle de Kiss, l’immensité de cette production, ce phénomène planétaire?
Prime abord d’innombrables fans maquillés et costumés à l’effigie de leurs idoles bondaient le Centre Bell pour cette dernière rencontre. Dès que les lumières s’éteignent, le public survolté hurle cette phrase magique qui fait partie de chaque spectacle de Kiss… You wan’t the best and you got the best, the hottest band in the world KISS! Sous un tonnerre d’explosions et gigantesques torches de flammes rouges, le groupe Kiss apparaît sur des plateformes suspendues avec Detroit rock city. Suit le titre Deuce où il reprend en synchronisme les mêmes mimiques d’une vidéo de l’époque diffusée en fond de scène.
Une multitude de succès défilent, et chacune des chansons apporte un remarquable aspect visuel, que ce soit dans I love it loud où Gene Simmons crache une énorme boule de feu à l’aide d’un flambeau ou Cold gin avec Tommy Thayer qui, du manche de sa guitare, catapulte des artifices aux quatre coins de la scène. Paul Stanley manipule le public à sa guise et instaure une compétition d’hurlements entre les différents secteur de l’amphithéâtre, les décibels sont à l’honneur! Psycho circus comprend un spectaculaire solo de batterie d’Eric Singer sur une plateforme qui s’élève. Suit une troublante et lugubre chorégraphie de Gene Simmons qui laisse éclabousser une énorme quantité de sang de sa bouche alors qu’il entame God of thunder sur une plateforme qui l’amène au sommet de la scène. Autre moment fort de la soirée, pour le succès Love gun, Paul Stanley s’accroche à une liane qui l’amène à l’autre extrémité du Centre Bell où une autre scène surélevée l’attend. Emprisonné de faisceaux de laser, il entame Black diamond où la structure de la scène principale se déploie faisant survoler Gene Simmons et Tommy Thayer au dessus du public, tout à fait spectaculaire!
En finale, Eric Singer assis au piano émerge de la scène pour la populaire et délicieuse ballade Beth. Les deux plus populaires chansons du groupe sont lancées en rappel soit I was made for loving you et l’hymne Rock and roll all nite accompagnées d’une impressionnante quantité de confettis, flammes, lasers et explosions viennent clôturer l’histoire de Kiss en spectacle à Montréal. Les seuls mots qui me viennent en tête pour un spectacle de Kiss sont, il faut le voir pour le croire. Quoi qu’il en soit, l’impressionnante machine qu’a été Kiss au fil des années par ses personnages, spectacles démesurés ou ses produits dérivés; aura su marquer l’histoire du rock, et d’avoir eu la chance de les revoir pour leur dernier tour de piste restera gravé dans le temps!
Crédit photo: Martial Genest/Mattv.ca