Une athlète et une femme à qui tout réussit
©Photo de courtoisie
Quadruple médaillée olympique en patinage de vitesse courte piste, conférencière, auteure, productrice, maman de deux fillettes et analyste sportive lors des derniers jeux, Nathalie Lambert nous dévoile ses moments forts de Sotchi, ses trucs de mise en forme et le secret de son bonheur.
1. Décris-nous en quelques mots ton expérience aux jeux de Sotchi.
J’ai vraiment beaucoup apprécié cette opportunité de faire plusieurs choses différentes durant ces jeux. L’analyse en courte piste a été une chance incroyable de renouer avec toutes la gamme d’émotions que ce sport rempli d’imprévus nous fait tout le temps vivre… Les collaborations à Bons Baisers de Sotchi ont été une opportunité de parler et toucher à plusieurs autres sports et de faire de très belles rencontres avec plusieurs athlètes pour qui j’ai un très grand respect, et finalement la co-animation des cérémonies de fermeture a été un moment de pur bonheur et de grande fierté.
2. Pendant les jeux, quels sont les moments qui t’ont le plus marqués?
La victoire de Charles Hamelin au 1500m. Celle des sœurs Dufour-Lapointe et d’Alexandre Bilodeau et des filles au hockey, mais ce qui m’a le plus touché est le beau geste de très grande générosité de Gilmore Junio qui a laissé sa place méritée à son coéquipier Denny Morrison qui avait lui de meilleures chances de médailles; le tout s’étant clôturé par une magnifique et solide performance de Denny bonne pour une médaille d’argent.
3. Quel type d’entraînement préfères-tu en lien avec l’activité physique?
J’adore tout ce qui est entraînement en suspension et un peu artistique. J’ai beaucoup de plaisir à donner des cours de Fitness Aérien (avec des hamacs), et j’aime bien aussi le Bartendaz. Je trouve que ce sont deux façons tellement efficaces et amusantes de développer sa force. J’ai tellement fait de musculation en salle avec poids et des appareils que je n’ai plus du tout la motivation pour faire ce genre d’exercices. J’aime aussi beaucoup la danse (donc tous les cours de type cardio danse) particulièrement les styles latins. J’ai une grande passion pour toutes les activités circassiennes. Même si je ne peux pas réellement développer cette passion, je m’amuse un peu à faire semblant…
4. À quelle fréquence t’entraînes-tu?
Je m’entraîne deux à trois fois par semaine mais malheureusement, pas tout le temps de façon assidue. Je dois retrouver une routine suit à mes deux opérations de remplacements de genoux. Dans une semaine idéale, je ferais 3 à 4 cours différents ce qui me permettrait de rencontrer plus souvent « mes professeurs » à l’œuvre puisque je dirige tous les programmes et cours de conditionnement physique en groupe.
5. As-tu besoin de faire attention à ce que tu manges?
Non, je n’ai pas trop à faire attention. Je crois en la formule « energy out ». je pense que le problème de la majorité des gens n’est pas tant ce qu’ils mangent mais plutôt le fait qu’ils ne brûlent pas beaucoup de calories et comme ils ne bougent pas régulièrement, leur métabolisme n’est pas optimal. J’ai la chance d’en avoir un qui est encore très bon malgré le fait que je bouge moins et que j’ai moins de muscles…
6. Quel est ton plus grand rêve? L’as-tu déjà réalisé?
J’en ai eu plusieurs, mais maintenant, le plus grand ne s’est pas encore réalisé, c’est de « réussir mes enfants » et j’y travaille activement chaque jour…
7. As-tu eu une période plus difficile?
Plusieurs, surtout durant ma carrière d’athlète. Les résultats n’ont pas toujours été à la hauteur de mes attentes. Le plus difficile a été les jeux de Lillehammer en 1994. Nous avons chuté au relais (médaillées d’argent mais nous étions les favorites pour gagner l’or). Ensuite une américaine m’a fait tomber au 500m me privant d’une médaille et finalement j’y ai remporté l’argent au 1000m mais c’est le seul 1000m que je n’ai pas gagné en deux ans. J’ai été longtemps après, triste et déçue surtout du fait que la formule « que le meilleur gagne » ne se réalise pas toujours. J’étais sur papier la meilleure, mais ça ne s’est pas concrétisé par une victoire. 3 semaines plus tard j’ai remporté le championnat mondial avec 3 médailles d’or et une d’argent. Ça a aidé mais pas totalement. J’ai aussi trouvé difficile le fait d’apprendre que je ne pouvais pas avoir d’enfant biologique. Mais tout ça est totalement oublié aujourd’hui.
8. Qui sont les personnes qui t’inspirent?
Clara Hugues, Joé Juneau, et tous les autres ex athlètes qui se tournent vers des œuvres caritatives et avec leur nom et leur rayonnement (gagné par du travail d’investissement acharné), en font profiter généreusement toute une communauté d’individus.
9. Quels sont tes projets cette année?
Au moment de m’entretenir avec vous, mon unique projet est de récupérer de cette année de fou et définitivement trop remplie.
Merci Nathalie d’avoir pris le temps de répondre à nos questions malgré ton emploi du temps plus que chargé des derniers mois. Tu nous as montré que peu importe ce que tu entreprends, tu réussis avec brio et ça, c’est inspirant en soi! Nous te souhaitons du repos bien mérité suivi d’une panoplie de projets à la hauteur de tes désirs.