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FIJM: une soirée dans l’Univers Musical de Jean-Marc Vallée

Émotions en symbiose!

hommage Jean-Marc Vallée
Crédit photo: Victor Diaz Lamich

Par : Marie-Christine Jeanty 

C’est dans une Salle Wilfrid-Pelletier pleine à craquer qu’a eu lieu cette incursion dans l’univers musical éclectique du regretté Jean-Marc Vallée. En fait,  cette incursion aurait pu durer tout le Festival à quel point c’était un mélomane. Un rocker dans l’âme mais sa passion et son intérêt pour la musique s’étendait bien au delà des frontière du rock. Mixtape était en fait une façon pour ses ami.e.s et son public d’assumer ces émotions qui les habitent depuis son départ soudain dans une symbiose bien organique. On pardonnera à ce collage musical ces moments plus maladroits pour ne garder en tête à quel point cet homme continue encore à rassembler et que son souvenir restera gravé dans notre mémoire collective.

Le fil conducteur de cette soirée, s’il fallait en trouver un, sa voix hors-champs, ces archives visuelles de lui avec ses proches dont son fils Alex Vallée. Jean-Marc Vallée maîtrisait l’art de la bande sonore à la perfection et ce même pendant le quotidien pas juste dans ces films. Les morceaux interprétés s’enchaînaient de manièere si organique. De Bowie à Charlebois en passant par Pink Floyd et Aznavour, la sélection illustrait à merveille l’immensité de la palette dans laquelle Jean-Marc Vallée pigeait pour colorer sa vie. Beyries est apparue sur scène, le temps de deux chansons, dont Harvest Moon, à propos de laquelle Jean-Marc Vallée a déjà dit que s’il avait à être une musique, il serait les chœurs qui, à la 51e seconde, illuminent ce classique de Neil Young. Le public partage ce sentiment et  la voix de celle-ci était d’une douceur infinie.

Jean-Marc Vallée FIJM
Crédit photo: Victor Diaz Lamich

Les moments forts

Je me permets ici d’évoquer dans cette soirée chargée en émotions, quelques moments (difficiles de choisir) que je garderai dans mon coffre à souvenirs. D’abord, comme à chaque morceau, la voix du défunt, ce moment où il nous raconte que ses parents se sont rencontrés au magasin de disque où son père travaillait. Sa mère vient acheter le disque a mère What a Difference a Day Make de Dinah Washington. Martha Wainwright fait  ensuite son entrée pour interpréter la chanson popularisée en 1959. C’était magique, elle a poursuivie avec une poignante interprétation de Bloody Mother Fu****** As*****, chanson phare de la série Big Little Lies. Une autre interprétation tirée de la bande sonore de la série nous aura donner des frissons, Pierre-Philippe Côté, alias Pilou, avec une version dépouillée de River de Leon Bridges. Autre moment coup de poing, avec la réaction du public:  l’apposition de Hier encore sur une instrumentation tirée du catalogue du groupe islandais Sigur Rós? Maxime Le Flaguais, fils de feu, Michel Côté, est monté sur scène pour en dire les paroles un texte qui était si bien chanté par son propre père, dans C.R.A.Z.Y. 

J’aurai pu continuer ainsi longtemps à quel point cette soirée, nous a offert des moments inédits notamment avec cette réinterprétation de Creep de Radiohead avec Petits Chanteurs du Mont-Royal et Alexandra Stréliski au piano ou encore cette chère Elisapie Issac avec Crazy de Patsy Cline et une «chanson d’amourr qui fait fondre la neige»  Navvaatara, que Jean-Marc Vallée avait incluses dans son film Café de Flore, en 2011. Si il paraît que Vallée rêvait d’être une rockstar, il en aura certainement été une au cinéma et nous a légué un univers musical que l’on ne fait que commencer à creuser.

Crédit Photo: Victor Diaz Lamich

Pour clôre cette soirée, l’enchaînement de Wish You Were Here à Sympathy for the Devil a permis au public de passer des larmes à l’exaltation et de quitter la salle avec le coeur bien plein. Mixtape était signé Amélie Beyries et Alex Vallée à la conception et direction artistique, Marc-André Grondin à la mise en scène. Merci aux artistes, musiciens et choristes pour une soirée qui donne encore des frissons en écrivant ces mots.