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Le Barbier de Séville

Un opéra hors norme

Crédit photo: Gabriel Talbot

Par : Lucia Cassagnet

Cette semaine, la Salle Wilfrid Pelletier est envahie par l’oeuvre Le Barbier de Séville. Cet opéra de Gioachino Rossini (1792-1868) est repris jusqu’au 6 octobre par l’Opéra de Montréal.

Le Barbier de Séville est considéré comme l’oeuvre la plus connue du compositeur italien. Elle représente aussi un moment culminant pour le genre opéra buffa. Ce dernier est, à la base, entièrement chanté et présente un caractère comique appuyé avec un style animé.

L’oeuvre présentée à la Place des arts est complètement folle ! Avant même de parler des artistes, il faut discuter des éléments visuels. En général on s’imagine qu’un opéra est quelque chose de lourd, avec des scènes remplies par un décor ostentatoire et des costumes traditionnels. Et bien, l’interprétation de Joan Font (metteur en scène), Xevi Dorca (metteur en scène associé) et Joan Guillen (concepteur scénographique et costumes) est très loin de cette image.

Les costumes, assez normaux pour certains personnages, étaient réhaussés par des perruques aux couleurs farfelues. Pour d’autres, comme les gardes qui accompagnent l’officier, la palette de couleurs avait simplement explosé. Du rose bombon, du jaune fluo, et plus encore se promènent sur la scène.

Crédit photo: Gabriel Talbot

L’histoire présente, comme assez souvent, un jeune homme éperdumment amoureux d’une jeune femme qui pour une quelconque raison ne peut l’épouser malgré ses plus grands désirs. Bien que le récit de l’oeuvre soit, comme ci-mentionné, assez traditionnel, c’est pas mal la seule chose qui l’est.

Le personnage de Rosina est une femme forte, à la tête très dure et qui n’accepte pas de se faire dire non! Entre son amour pour son bien aimé, son dégoût très visible envers son tuteur et son désir de liberté, on a droit à un personnage tout à fait moderne. Interprétée par Pascale Spinney, la Rosina de la Place des arts porte sa voix hautement. La rendittion de son personnage est aussi vivante que le caractère de la personne qu’elle incarne.

Le Comte Almavida, interprété par Alasdair Kent, est le Prince Charmant de cette histoire. Le personnage, vigoureux et prêt à tout pour conquérir son amoureuse, est une explosion de comédie. Entre son ambition aveugle, son porte-feuille sans fin et son nouvel associé, rien ne l’arrête.

Crédit photo: Gabriel Talbot

Figaro, l’homme à tout faire !

Une bonne histoire classique a toujours un accolyte présent qui sème le trouble, se moque des puissants et finit par résoudre les problèmes. C’est exactemente ce que fait Figaro, interprété par Hugo Laporte. Le jeune baryton québécois est lauréat de nombreux concours et cette semaine, il gagne le poste de plus divertissant à la Place des arts dans on interprétion de Figaro.

Plein de ressources – toutes motivées par l’argent – il s’immisce dans la maison gardée du tuteur Bartolo (Omar Montanari), il trouve des déguisements pour le comte et il prouve qu’il est réellement l’homme à tout faire du quartier.

Crédit photo: Gabriel Talbot

Le spectacle charme par sa simplicité, en partant par les décors faits en carton (avec un clair brin d’ironie), en passant par les gestes exagérés des personnages et en terminant par les blagues qui font partie de cet opera buffa.

C’est un excellent mélage de chant classique avec une touche moderne qui revitalise un peu la culture du 19e siècle.

Pour vous procurer des billets pour les représentations restantes, c’est ici.

Vous pouvez aussi consulter la galerie de notre photographe Gabriel Talbot.

Crédit photo: Gabriel Talbot

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