Passion, amour et chaos à la Place-des-Arts
Par : Luc Lecavalier
À un mois de la St Valentin et jusqu’au 15 février, le Théâtre Duceppe présente Contre toi, drame romantique écrit de la main de Patrick Marber et adapté au cinéma en 2004, où se mêle amour sexualité et désir. Une histoire ou les personnages, poussé par le doute et par l’ordre parfois ironique des choses, vont être les victimes d’un dangereux jeu à quatre qu’ils ont eux-mêmes créé.
Dan (Isabelle Blais), quadragénaire et employée à écrire des avis de décès, rêve de devenir auteure. Sa vie est bousculée lorsque qu’elle tombe sur la jeune Alice (Inès Defossé), frappée sur la route, qu’elle accompagne à l’hopital avant de tomber sur son charme mystérieux et « désarmant ».
Au diable la fidélité
Cela n’empêche pas Dan d’être attiré par Anna (Alice Pascual), photographe de renommée internationale, avec qui elle aura une relation à l’issu d’Alice, pendant plus d’un an. L’auteure verra toutefois son infidélité la rattraper lorsque, sans le vouloir, elle met Anna en contact avec Larry (David Boutin), un médecin respecté, qui aura tôt fait de se marier avec Anna. Mais celle-ci reste indécise : a-t-elle choisie l’amour ou la facilité?
L’histoire prend donc une nouvelle tournure. Devant la déception monotone, chaque personnage doute constamment de la pertinence de son partenaire. Dan joue avec Alice, qu’elle connaît au final très peu; l’image qu’une fille aussi jeune et jolie l’aime autant ne la convint pas. Malgré le succès dans presque tous les aspects, Anna voyage entre Dan et Larry, voyant constamment les forces et faiblesses de chacun. Et Larry, incapable de vivre sans Anna, sombre dans la déchéance et verra éventuellement son chemin croiser celui d’Alice.
Quand confort ne rime plus avec stabilité
On vas se le dire : tout le monde couche ensemble dans cette histoire! Les rebondissements d’une péripétie à l’autre devienne, au bout d’une heure et demie de spectacle, légèrement répétitifs et redondants. Sur scène ,en revanche, la performance est magistrale : deux grands murs en forme de « L » pivote sur des parties rotatives à 360 degrés, ce qui permet de passer d’une scène à l’autre et de changer les meubles et les accessoires de manière fluide et efficaces. Des projections et une musique s’intègrent au décor physique et en résulte une immersion distincte pour chaque scènes.
La chimie entre les acteurs est par ailleurs remarquable. Chacun donne vie à des dialogues savoureux qui nous le plonge dans le côté ludique du « drama » et donne un rythme soutenu aux deux heures de présentation. Une pièce ou la technique, grâce à une mise en scène travaillée et un scénario solide, l’emporte sur le contenu.
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