Un rendez-vous d’étincelle et d’énergie au bar Le Ritz

Par : Bérénice Lemarié

Un lundi soir d’octobre au Bar Le Ritz, c’est le début de l’automne, le soleil tarde encore à se coucher, et aujourd’hui, c’est le groupe Water from Your Eyes qui contrôle l’atmosphère dans cette fameuse salle qui annonce Sold Out sur la porte. 

Avant toute chose, Her New Knife ouvre le bal. Jeune groupe de Philadelphia, ils proposent à quatre un show teinté d’influence shoegaze. Sur scène, timidement, ils prennent leur marque et se font à l’expérience du public qu’ils tâtonnent encore. À la batterie, forte et sèche, Elijah Ford s’organise méticuleusement face à la passion du chanteur et guitariste Edgar Atencio. D’un autre côté, la bassiste Carolina Schooley et le guitariste Ben Kachler nous envoûtent et nous murmurent leurs sonorités, supportant ainsi avec envie Atencio. Pour leur seconde fois à Montréal, ils s’offrent un public amical et chaleureux qui se laisse aller aux charmes et au désir de leur univers shoegaze.

Le public frémit, la foule se chuchote aux oreilles et se laisse imaginer ce qui les attend. Water From Your Eyes, duo originaire de Chigago puis de New York, composé de Nate Amos à la composition et à la guitare et de Rachel Brown au chant sont accompagnés sur scène de Bailey Wolowitz et d’Al Nardo. Lorsqu’on les aperçoit entrer en scène, il suffit de quelques secondes pour comprendre ce qui se joue.

Elle danse, elle chante, elle nous parle et nous appelle, Brown est électrisante et elle sait ce qu’elle fait. D’un autre côté, Amos porte fièrement ses compositions avec une guitare qui mène fermement. Sans celle-ci, le show n’aurait certainement pas la même ampleur. Le groupe est engagé dans l’ensemble de leur prestation, que ce soit dans leur attitude, dans leur personne, mais également dans leur façon de jouer et enfin, dans tout ce qu’ils ont à nous donner. Sur scène, ils vivent et nous affirment espérer un monde où chacun peut danser.

En tournée pour présenter leur dernier album It’s a Beautiful Place, projet peut-être moins expérimental, plus rock, mais toujours aussi bon et aventureux que le précédent, le duo se laisse aller aux rêves. Avec des titres comme Life Signs, Nights in Armor, et surtout, Playing Classics en live, on ne peut y résister. Il s’y dégage une envie criante d’exister et surtout, de partager. On lève ses mains, on range son téléphone, et on se laisse entraîner par les mélodies irrésistibles d’Amos et par l’énergie transperçante de Brown.

Quand le show touche à sa fin, les pieds tabassent le sol de la salle de concert, les mains frappent et les bouches se délient : ils osent revenir pour un dernier vivat, alors voilà, voilà un public qui est conquis et comblé. Water From Your Eyes, c’est un bordel organisé dans lequel on ose s’abandonner, et duquel on ressort avec encore plus d’énergie.

Ce concert signifiait la fin de leur tournée canadienne, mais on pourrait les retrouver prochainement sur la scène européenne, et qui sait, peut-être aussi bientôt ici d’ici un nouvel album.