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Lee Fields & Monophonics : La soul à l’honneur au Théâtre Beanfield

Deux générations de soul réunies pour une soirée inoubliable

Crédit Photo : Martin Postel Vinay / Mattv

Par : Martin Postel-Vinay

Le Théâtre Beanfield vibrait hier soir au rythme de la soul la plus authentique. Sur scène, deux générations se sont rencontrées : le légendaire Lee Fields et les Californiens de Monophonics, pour une soirée de pure émotion soul.

Monophonics : La soul psychédélique et sincère

Le groupe californien nous a offert une performance bien au-delà de nos attentes. Comme beaucoup, j’étais venu pour Lee Fields, mais ceux qui se présentent comme «  le premier groupe de soul psychédélique au monde  » ont prouvé qu’ils méritaient largement de partager l’affiche avec cette légende de la soul.

Crédit Photo : Martin Postel Vinay / Mattv

Kelly Finnigan, chanteur du groupe, se donne corps et âme sur scène. Il chante avec tout son cœur et fait sonner son synthétiseur avec une justesse qui ravit le public. Toujours sa serviette à la main, il essuie son visage après chaque morceau, sans jamais perdre en intensité. Avec ses cinq musiciens, il forme un groupe sans prétention mais bourré de talent.

Crédit Photo : Martin Postel Vinay / Mattv

Que ce soit à la trompette, au saxophone, à la batterie, à la guitare ou à la basse, chacun fait vibrer son instrument avec une précision millimétrée et une passion palpable. Après cinq albums depuis 2012, ils semblent toujours prendre un plaisir immense à partager leur musique sur scène. Leur partie s’achève sous les acclamations d’un public d’abord timide, mais rapidement conquis Une belle mise en bouche avant l’entrée de celui que tout le monde attendait : Lee Fields.

Lee Fields : le grand séducteur à la voix extraordinaire

Crédit Photo : Martin Postel Vinay / Mattv

Le chanteur de 75 ans se fait désirer. Après avoir laissé ses musiciens faire monter la tension quelques minutes, il surgit dans une veste rose pailletée, irradiant de charisme. Malgré la beauté du théâtre, tous les regards se tournent vers lui. Il incarne tout ce qu’on attend d’un chanteur de soul de sa génération : clinquant, charismatique et profondément séducteur.

Sa voix emblématique, toujours aussi puissante, charme instantanément le public. Il chante l’amour et bouge sur scene comme s’il était encore dans les années 1980. Certes, après la performance incendiaire de Monophonics, ses musiciens paraissent plus discrets, mais c’est avant tout pour mieux laisser briller Lee Fields. Le code couleur en disait déjà long : eux d’un noir discret et lui d’un rose aveuglant, il s’accapare toute la scene.

Crédit Photo : Martin Postel Vinay / Mattv

Il joue avec le public, échange, séduit. Il interprétera parmi ses plus grands morceau, comme Ladies, Snakes, ou encore Forever. Ce dernier à été chanté en coeur par l’ensemble du public, un moment particulièrement fort de ce concert. Avant de quitter la scène, il rend hommage à son saxophoniste qu’il laisse s’emparer du devant de la scène pour un solo magistral. Ca sonne comme le climax de la soirée, mais c’était sans compter sur la fin extraordinaire qui nous était réservé.

Après un rappel unanime, Lee Fields revient, accompagné cette fois de Kelly Finnigan. Ensemble, ils interprètent Sunny, la chanson de Bobby Hebb rendu célèbre par Boney M., qui sonne d’abord comme un hommage, enfin comme une preuve ultime de performance vocale. Les deux artistes exposent une dernière fois leurs talents et se réapproprient parfaitement ce classique de la soul à leur sauce. On chante avec eux dans une dernière danse qui conclut parfaitement cette soirée inoubliable.

Crédit Photo : Martin Postel Vinay / Mattv

Merci Lee Fields de continuer à nous faire honneur de tes talents. Merci Monophonics de continuer à faire vivre la soul et surtout, de la faire grandir.