Coup de rock francophone
© Jean-François LeBlanc / Coup de cœur francophone
C’était soir de party le 6 novembre pour les gars du Lac Saint-Jean Olivier Langevin et Fred Fortin pour la rentrée montréalaise de Galaxie. Le spectacle très attendu était présenté dans le cadre du festival Coup de cœur francophone au Club Soda. 1h30 de rock viscéral, pas plus, mais surtout pas moins.
L’entrée en matière était assurée par Poni, groupe rock montréalais dont les racines sonores proviennent également du Lac. Après la parution d’un premier album en 2014, on a pu les découvrir notamment lors de la dernière cuvée des Francouvertes, où ils se sont taillé une place enviable.
Mélangeant le stoner rock, les ambiances électro et le rock’n roll dansant, Galaxie est le fleuron du rock québécois au-delà des barrières imposées à la langue française, comme l’a prouvé leur nomination au prestigieux Prix Polaris en 2011. Depuis leur changement de nom (ils étaient Galaxie 500 de 2002 à 2010), le groupe marie adroitement le synthétiseur aux guitares, ajoutant une couche de futurisme eighties à leur rock corrosif.
Ils ont commencé en force avec Zulu, pièce-titre de leur quatrième opus, immédiatement enchaîné avec Camouflar de Tigre et diesel avant de faire un petit détour par le passé avec le succès éprouvé Chuck Berry. Il n’en fallait pas plus pour que le Club Soda se transforme en dancefloor maléfique, le public hypnotisé par les riffs pesants sortant de la guitare de Langevin. Après un hommage à Normand L’Amour, ils ont continué sur la lancée de l’album Zulu avec la funky Dragon, Baron et Portugal, s’adressant à peine au public entre les pièces.
Si, sur album, les pièces de Galaxie sont servies en concentré de quelques minutes, en spectacle, elles se déploient, se déconstruisent et renaissent plus grandioses et fortes que jamais. L’as de la six cordes et sa tribu s’en donnent à cœur joie dans les improvisations musicales structurées qui allongent certaines pièces (Interstice) jusqu’à dix minutes. Ça joue vite, ça joue fort et ils n’ont pas l’intention d’arrêter! Il y a de la distorsion, du reverb et de la sueur en masse!
Pas besoin d’inhaler du diesel pour planer, les projections derrière le groupe s’occupant de la dimension visuelle de l’expérience. Une série de gifs animés tous plus psychédéliques les uns que les autres (dont le visuel complet du vidéoclip Dragon) appuyaient le rock de la formation, nous emmenant définitivement dans un autre univers. Le rappel est parti un peu tout croche (les shooters de cognac devaient leur monter à la tête) avant la pièce Shanghai, mais Galaxie a vite repris les rennes pour terminer, déchaîné, sur EEEHHH!!!, avant de quitter la scène comme des vraies rockstars.
Des musiciens enflammés qui jouent de la musique comme si c’était leur dernière soirée sur Terre ; on a besoin de plus d’artistes comme ça. Galaxie est en nomination à l’ADISQ dans les catégories Groupe de l’année, Album alternatif et Album de l’année – Choix de la critique et sera en spectacle à l’Impérial de Québec le 19 novembre.
Chansons :
Zulu (Zulu)
Camouflar (Tigre et diesel)
Chuck Berry (Le Temps au point mort)
Dragon (Zulu)
Baron (Zulu)
Portugal (Zulu)
Interstice (Zulu)
Robot Lynx (Zulu)
Minotaure (Zulu)
Piste 1 (Tigre et diesel)
La fièvre (Le Temps au point mort)
Rappel :
Shanghaï (Tigre et diesel)
EEEHHH!!! (Le Temps au point mort)
#CCF15
Crédits photos : Jean-François LeBlanc / Coup de cœur francophone