Repenser la mode africaine et caribéenne!
Par : Marie-Christine Jeanty
La 5ème édition du Black Expo Design 2016 a eu lieu au majestueux Théâtre St-James les 21 et 22 mai derniers. Cette année, AMA Design sous la direction d’Yves Delima, s’est surpassé, à mon humble avis, en nous offrant ce que la mode africaine et caribéenne avaient de mieux. Élégance, couleur, souci du détail et surtout audace étaient au rendez-vous dans chacune des collections qui nous ont été présentées. La mise en beauté et les coiffures des mannequins étaient signées Bo-T qui nous a d’ailleurs présenté, en collaboration avec Polymorphe, un défilé de tenues en latex digne d’une héroïne de Tomb Raider ou de Fast and the Furious, très sexy et affirmé comme look.
La présentatrice du défilé était nulle autre qu’ Ayden (Guadeloupe), une présentatrice d’événements culturels au niveau international et productrice de contenu contribuant au rayonnement de l’Afrique et de la Caraïbe au sein de la diaspora. Sa collection Glam Ethnik , qui allie modernité (au niveau de la coupe) et tradition (tissus), m’a particulièrement charmée. Sa tenue pour la soirée était signée Alphadi qu’on appelle le Prince du désert, un pionnier de la mode africaine originaire du Niger. Il a tenu à faire le déplacement car il est essentiel pour lui d’encourager la relève et d’amener cette mode plus loin.
Le thème Carmen nous a donné des accents de rouge dans plusieurs collections et un souci du détail, particulièrement dans la collection d’Alphadi justement qui alliait bazin, vinyl, imprimés, dentelle, entre autres. Carmen, c’était aussi une version revisitée du célèbre opéra de Bizet avec un remix rock, dans une chorégraphie du Ballet Eddy Toussaint. C’était très audacieux comme proposition à l’instar des collections présentées. Finalement, Carmen, c’était aussi le côté plus dramatique de la direction artistique du défilé.
Parmi les autres collections sur le podium, une habitué du IBED, Malou Cadet (d’Haïti), qui était représentée par sa nièce. Une des particularités des collections de Malou :la peinture sur tissu, elle affectionne la soie. On y retrouve aussi des tenues amples, fluides et élégantes en lin et une magnifique collection pour enfants. Aussi d’Haïti, Mphildor nous a offert sa collection avec de la soie brute, de la broderie en dentelle et minutie.
Pour les hommes, nous avons eu Fauvette, qui amène un brin de fantaisie dans la mode masculine avec une inspiration bien sûr africaine mais aussi écossaise et japonaise. Il y avait également Patrick Asso (Côte D’Ivoire) et sa collection Emotions très solennelle et stylée avec , encore une fois , beaucoup de couleurs, des imprimés et de la broderie.
Un autre coup de coeur, la collection d’Issa Sorogo, originaire de Burkinabé mais établi aux États-Unis. Pureté, innocence et espoir, j’ajouterai qu’à mes yeux les mannequins tout de blanc vêtus dans la Collection Soro ‘Bis apparaissaient telles des déesses. C’était magique! De l’audace, il y en a eu bien sûr dans toutes les collections, mais les bijoux et accessoires en matières recyclées de Laurianne Pernock, , méritent la palme dans ce domaine avec une extravagance bien assumée. Malou, MPhildor et Deux par Deux, nous ont donné un avant goût du défilé des touts-petits qui, lui, avait lieu le lendemain, C’est toujours rafraîchissant et étonnant de voir l’aisance et le plaisir que les enfants ont à défiler. Cette soirée a été un délice pour mes sens et s’est terminée avec sur les plaques tournantes des DJ Mr V et DJ Sweet Larock.
Crédit Photos : ©Pphotonewb
Texte révisé par : Marie-Claude Lessard