Splendeur musicale!
Par : Lynda Ouellet
C’est à la salle Wilfrid-Pelletier le 10 mai dernier, sous la direction du chef finlandais John Storgårds, que le public s’est délecté à entendre quatre superbes pièces musicales.
En première partie, l’orchestre a joué avec toute sa verve musicale l’interprétation de l’œuvre Verdigris de Lotta Wennäkoski, compositrice finlandaise. Elle s’est inspirée du poème symphonique de Sibelius, En saga. Le maestro nous a transporté tout en volupté à travers cette œuvre moderne. Il y avait six contrebasses et huit violoncelles qui complétaient les cordes, bien mises en évidence dans cette pièce. Le chef invité et l’OSM étaient tout en harmonie.
Ensuite, les musiciens tout doucement ont évoqué le glissement de la barque de Charon dans L’Île des morts de Rachmaninov. Tel un nocher, le chef John Storgårds nous entraîne avec ce poème symphonique dans un climat qui augmentera d’intensité au fur et à mesure de la prestation pour se terminer tout doucement comme elle a commencé : funèbre, dramatique et passionné. Ce crescendo, subtil, nous emmène dans le tableau mystérieux et nous envoute totalement lorsque le calme soudain, nous surprend.
À vous magnifique Charles-Richard Hamelin!
Après l’entracte, le pianiste Charles-Richard Hamelin, originaire de la région de Lanaudière, a laissé une fois de plus opérer la magie de ses mains enchanteresses. Nous avons assisté à la performance époustouflante du virtuose soit le Concerto pour piano no 2 en sol mineur, op. 16 de Prokofiev. Ce fut magnifiquement interprété. L’origine de ce concerto a été créé par Prokofiev pour rendre hommage à son ami mort tragiquement.
L’œuvre a été qualifiée de piquante et débordante de vitalité. Le chef et l’orchestre ont accompagné le pianiste avec cette retenue que nous avons appréciée, laissant la place à la prestation spectaculaire de celui-ci. Charles-Richard Hamelin rend honneur à l’essence de ce concerto par son interprétation fougueuse et tonifiante. Trois ovations ont suivi la prestation.
Pour terminer, le public s’est laissé bercer par, En saga op. 9 de Jean Sibelius (1865-1957). Ici, l’orchestre a su nous transmettre la poésie de Sibelius et, la subtilité des cuivres s’est bien associée au jeu des violons (premier, second et altos) qui se complétaient dans la complexité du poème. On a dit de ce poème symphonique qu’il est épique et mystérieux. Nous y avons trouvé joie, gaieté, légèreté et romance.
C’est toujours un privilège que d’assister au déploiement de l’élégance, du génie et de la grâce. Quelle belle soirée!