L’art de dompter les lions
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Par : Johanne Mathieu
Cette semaine, Raphaëlle Giordano nous revient avec son deuxième roman, Le jour où les lions mangeront de la salade verte, où elle aborde un thème qu’elle affectionne : la capacité de transformer sa vie et de trouver le chemin du bien-être et du bonheur.
Maximilien est un homme d’affaires à la carrière prolifique et qui a tout pour être comblé. Mais, habitué à un régime où la force et la fermeté sont rois, et où l’émotion n’a pas sa place, il souffre de burnerie. Manque d’écoute, tendance à juger facilement, instinct de domination, difficulté à se remettre en question, font partie de ses travers les plus odieux. L’homme représente le client idéal pour Romane, à la tête des Burnés Anonymes, programme unique aidant ses participants à se défaire de leurs comportements humains inadéquats. Il représente aussi son plus grand défi. La dompteuse réussira-t-elle à transformer le lion et à casser son armure? Parfois, la vie elle-même se charge de nous ramener à l’essentiel…
J’aurais pu lire ce roman en une journée! L’entrée en matière est rapide et efficace. Giordano installe bien son histoire et ses personnages dès le début. Vient ensuite l’intrigue… Et l’histoire captive. Psychologie et créativité se côtoient pour ensuite mieux se compléter. Le personnage de Romane utilise différentes techniques pour aider ses participants à prendre conscience de leurs mauvais travers, comme le troc-fauteuil (qui donne lieu à un moment hilarant) ou la technique des boules de polystyrène. L’auteure nous amène à nous questionner et à faire face à nos propres comportements. J’ai aussi aimé le duel des egos entre Romane et Maximilien, qui crée une tension constante entre les deux personnages. L’une veut mener sa mission de déburnerie à terme, tandis que l’autre se montre récalcitrant et réfractaire.
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Ensuite, dans son livre, Raphaëlle Giordano n’est jamais à court de mots, de vocabulaire ou d’expressions. On pourrait s’attendre à ce qu’il y ait des longueurs ou que l’histoire manque de souffle. Ce n’est pas le cas. Elle décrit tout avec beaucoup de détails, mais jamais de manière répétitive ou ennuyante. Un bémol? S’il en est un, ce serait l’utilisation fréquente du terme burnerie et autres mots de même famille, qui pourrait en agacer certains.
Sinon, cette deuxième brique possède toutes les qualités d’un bon roman : parfois drôle, parfois émouvant, qui nous pousse à réfléchir. Fait amusant : un manuel anti-burnerie, à l’attention du lecteur, avec toutes les techniques et autres définitions. J’ai adoré!
Texte révisé par : Annie Simard