Ils n’en ont pas fini

Par : Jean-Claude Sabourin
Bon, j’écris « ils », mais il y a beaucoup de « elles » et probablement des « iels ». Les danseuses et danseurs de l’École supérieure de ballet du Québec (ESBQ) représentent un peu la crème en la matière et donne à chaque année un spectacle de fin d’année. Certains arrivent au terme de leur parcours estudiantin, d’autres en sont encore au début.
Ils se produisaient le 30 mai dernier à la Salle Pierre-Mercure du Centre Pierre-Péladeau de l’UQAM. Le parterre et le balcon surtout remplis de parents et amis fébriles, attendant de voir les fruits d’une année de travail ardu de ces jeunes qu’ils chérissent. Je crois qu’ils n’ont pas été déçus.

À l’aube du 60ième anniversaire de cette institution fondée par la célèbre Ludmilla Chiriaeff, la Directrice artistique Anik Bissonnette a monté un spectacle qui tiendrait la route sur bien des scènes artistiques.
Le spectacle s’est ouvert sur un ballet classique du 19ième, Paquita. On y a vu de belles choses et quelques moments fragiles aussi. Toutefois, il faut bien comprendre le niveau de difficulté technique que représente ce tableau; on est à des années-lumières de la « macarena ». Passez quelques secondes sur pointes et vous m’en donnerez des nouvelles.

Puis des danseurs beaucoup plus jeunes nous ont servi un pot-pourri de danses folkloriques provenant de différents endroits, dont le Québec. Excellent moment, énergique et festif. Un numéro qui a beaucoup fait vibrer ma corde patriotique étrangement.
Je ne vous ferai pas un chapelet écrit des autres tableaux présentés, car ce qu’on a vu ensuite était de niveau professionnel. On n’a pas cherché à nous passer de message politique, économique ou social. On nous a seulement enveloppé de beauté, de talent et d’intelligence artistique.

On a constaté que certains danseurs s’exprimaient plus aisément dans des styles davantage contemporains, en comparaison à leur prestation dans le ballet classique du début. Phénomène bien normal. Certains sont bons en français, d’autres en mathématique si vous me permettez cette analogie.
Ainsi, malgré une économie de moyens, j’ai été vraiment transporté dans des univers langoureux, ludiques ou puissants; y puisant une énergie qui m’a étonné.

Malheureusement, au moment où vous lirez ce texte, le spectacle ne sera plus disponible puisqu’il n’est présenté que deux soirs. Ça signifie que vous devrez mieux vous préparer l’année prochaine. Ces jeunes danseuses et danseurs n’ont pas fini de vous éblouir.
Crédit photos: Gabriel Talbot