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De glace : conte norvégien d’ombre et de lumière

De glace : entre chaleur et frisson

Crédit photo : Jonathan Lorange

Par : Annie Dubé

Jusqu’au 14 décembre 2024, un conte hivernal bien original est présenté au Prospero de Montréal.

De glace est l’adaptation québécoise audacieuse de l’œuvre du Norvégien Tarjei Vesaas, qui nous transporte dans une Norvège située entre l’ombre et la lumière.

Comme un long songe embrumé, ce mystère créatif attend les visiteurs curieux et les assoiffés d’expériences nouvelles, ces jours-ci de fin d’année.

Crédit photo : Jonathan Lorange

Les principaux piliers de cette œuvre à la fois simple et complexe sont Anne-Marie Ouellet, créatrice-chercheuse et metteuse en scène, Thomas Sinou, concepteur sonore et artiste numérique, et Nancy Bussières, artiste-chercheuse travaillant à l’intégration dynamique de la lumière aux arts de la scène.

Par petit groupe de dix, on entre lentement dans une grande salle enfumée tout de blanc, guidés par des personnages aux habits réconfortants et leur torche éclairante dans cette pénombre de blancheur.

On prend siège et un casque d’écoute attend chaque visiteur, comme des cache-oreilles technos. Tous les bruits et sons ainsi que les dialogues proviendront de cette expérience sonore.

Ensuite, place aux lumières des aurores boréales et de la nuit nordique. Sans oublier un peu de désorientation…

Entre rêve fiévreux et éveil, on flotte dans des limbes merveilleuses et splendides. On se laisse surprendre sans repère dans ce laboratoire lumineux de scénographie inquiétante et hypnotisante à la fois.

Crédit photo : Karine Galarneau

La glace, splendeur et danger

Ce conte représente bien des récits lointains du Nord, où le fantastique naturel et la tragédie, puis la beauté, nous tiennent par la main, sans pour autant que l’on voie vers où on avance dans l’opacité de la vie.

Avec une histoire trouée et parfois d’une grande profondeur, le spectacle a des airs d’enfance et de chute vers le monde adulte, plein de nostalgie et de liens opaques entre les destins et les connexions des âmes.

La seule promesse est de nous perdre un peu hors de nos repères, et de ne pas de répondre à toutes nos questions. Voilà une belle leçon d’existence humaine.

Une pièce unique, pour les 8 à 88 ans. Je ne crois pas que tous les enfants de 8 ans y trouveront leur compte s’ils s’attendent à une histoire de Disney. Ni même les adultes, d’ailleurs ! Idéale pour celles et ceux qui ne craignent pas de plonger dans l’hiver, et qui désirent baigner dans une ambiance poétique et une expérience scénographique de toute beauté aux lueurs des aurores boréales, c’est à voir. Dépaysement assuré !

Crédit photo : Jonathan Lorange

Pour voir cette production qui se démarque en cette période de solstice, visitez le site du Prospero pour des billets.

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