Respiration harmonisée
Par Lynda Ouellet
Nous avons eu le bonheur d’assister à la représentation De l’abîme aux étoiles avec le chef Yannick Nézet-Séguin et l’Orchestre Métropolitain à la Maison symphonique. Notre respiration s’est tranquillement arrimée à ce concert grandiose en ce bel après-midi du samedi 3 février. Une représentation de jour offre une belle perspective de l’écoute en plus de nous libérer de l’anxiété croissante d’une fin de soirée tardive.
Culture irlandaise
À l’honneur, en première partie, la Symphonie gaélique de la compositrice irlandaise Amy Beach. Elle débute en puissance et avec énergie. Le 2e mouvement se déroule plus doucement pour se terminer joyeusement sur un rythme irlandais typique. Enfin, le 3e mouvement nous a transporté vers une triste mélancolie et on ressent la douloureuse histoire du peuple irlandais. Pour finir, le courage, la résilience, l’espoir reprennent le dessus avec force et puissance. Cette symphonie est magnifiquement dirigée et jouée par le chef et ses musiciens. On savoure pleinement la juste mesure du message transmis soit de maintenir la flamme du folklore irlandais.
La beauté d’une prière
En deuxième partie, Yannick Nézet-Séguin prend le micro afin de nous expliquer l’histoire tragique de Lili Boulanger, morte à 24 ans alors qu’elle terminait d’écrire, aidée de sa sœur, le Psaume 130 « Du Fond de l’Abîme ». Ce texte symbolique affiché sur le grand écran illustre sa dépression et son espoir d’un monde meilleur. Pour ce psaume, le Chœur Métropolitain se joint à l’Orchestre Métropolitain. Bien préparé par François A. Ouimet et Pierre Tourville, avec la participation de choristes professionnels, ils ajoutent une profondeur et une couleur harmonieuse à l’œuvre. La réputé mezzo-soprano Karen Cargill chante parfaitement l’émouvante tristesse et le désespoir ressenti de cette jeune compositrice souffrante.
Un Gloria lumineux
En finale, un superbe Gloria du compositeur et musicien français Francis Poulenc, interprété par une soprano solo, un chœur mixte et un orchestre, a ravi le public. C’est un Gloria entrainant qui se joue en six mouvements. La soprano, Janai Brugger installée près des chœurs, ajoute sa voix angélique ou enjôleuse selon ce qu’on y voit en fermant les yeux. Les échanges des différents instruments tels une conversation ainsi que l’excellence des choristes nous propulsent intérieurement vers la beauté. Un Gloria qui se termine haut et fort.
Zénitude
Tout serein et charmé, le public ovationne le chef, les chœurs, les musiciens et les solistes. Il n’y a que de l’amour et de l’admiration de voir diriger le chef Yannick Nézet-Séguin. Merci de nous avoir permis de respirer sainement!