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Deux femmes en or

Des panoplies d’exceptions en attendant le bonheur

Deux femmes en or Crédit Suzane O’Neill

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Une adaptation remarquable

Le TNM présente, pour quelques soirs seulement, la relecture modernisée de Deux femmes en or. Catherine Léger nous reviens pour une deuxième fois avec cette adaptation théâtrale du succès cinématographique du scénario de Claude Fournier et Marie‑José Raymond sorti tout droit des années 70′.

Avec une mise en scène Philippe Lambert et entourée d’une solide troupe de comédiens dont Rose-Anne Déry, Sophie Desmarais, Steve Laplante, Mathieu Quesnel et Charlotte Aubin pour qui nous acclamons les prestations et leurs jeux d’artistes.

L’émancipation sexuelle à son meilleur

Deux voisines, Violette (Sophie Desmarais) en congé de maternité et Florence (Rose-Anne Déry) en dépression, se lient d’amitié suite à une discussion entourant des bruits étranges qui s’entendent au travers du mur mitoyen. Pour contrer l’ennui et trouver le bonheur suite à des confidences très personnelles, elles se lancent dans une quête de plaisir tandis que leur époux  (Steve Laplante et Mathieu Quesnel) joueront à tour de rôles les multiples conquêtes des femmes inassouvissables. Avec, aussi, la participation savoureuse de Charlotte Aubin

Il s’agit d’une version moderne de l’émancipation sexuelle et le désir féminin vues sous des angles à la fois légers et qui portent à la réflexion.

Il est à noter que la pièce avait connue un immense succès au Théâtre La Licorne l’an dernier. Ce renouveau apporte de la chaleur en ce temps de février.

Deux femmes en or Crédit Suzane O’Neill

Libres et contemporaines mais bien plus aussi

L’autrice met notamment en lumière la méprisance envers le sexe ainsi que les tabous existants auprès de la liberté sexuelle des femmes. On y dénote aussi la solitude, l’ennui et la pression de la famille sur les épaules des femmes encore à notre époque.

Nos deux protagonistes démontrent adroitement qu’il y a parfois des exceptions en attendant le bonheur ! L’installateur du câble, l’exterminateur, les acheteurs de marketplace, le nettoyeur et j’en passe font parti des exceptions provoquées.

Deux femmes en or Crédit Suzane O’Neill

Une mise en scène en perpétuel mouvement

La mise en scène permet une scénique où il n’y a pas de lenteur. Les courtes scènes s’enchaînent à merveilles ne laissant pas de répits entre deux rires. Le scénario suit la quête des personnages dans un ordre savamment implanté.

Le lit, en milieu de pièce, partage les scènes et permet aux spectateurs de vivre les actions de la pièce qui se multiplient au même rythme que les conquêtes des femmes esseulées dans leur sexualité. Les entrées sur scène des différents personnages se succèdent avec brio.

Plusieurs scènes sont des bijoux notamment celle du Centre Bell où les remarques sont savoureuses.

Deux femmes en or Crédit Suzane O’Neill

À voir et revoir

Si à l’époque, le scénario de Claude Fournier et Marie-José Raymond avait été grandement accueilli par les québécois, cette adaptation théâtrale mérite dignement aussi sa place et sa gloire. Il faut y accourir pour en rire un bon coup et savourer le jeux des artisans.

C’est au TNM jusqu’au 23 février. Faites vite!!

À noter qu’une version modernisée au cinéma prendra l’affiche cette année. C’est Laurence Leboeuf et Karine Gonthier-Hyndman qui sont annoncées comme les deux actrices qui occuperont les rôles principaux campés par Monique Mercure et Louise Turcot en 1970.

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