Retour sur le Pouzza Fest jour 3
© Maryse Phaneuf/MatTv.ca
Par : Maxime D.-Pomerleau
Ouf! Le Pouzza Fest passe vite, mais heureusement que c’est juste une fois par année! Pas sûre qu’on pourrait tenir la cadence plus longtemps! Même le bonhomme air dancer rouge du Jardin des bières semble fatigué.
En cette troisième journée, on va prendre des forces avec le band le plus hardcore de la programmation : Les pros d’la grille, aux Foufounes électriques. La petite équipe installée derrière le BBQ nous sert avec un grand sourire le fameux sandwich déjeuner de Joey Cape, formé d’une boulette végé, une patate röstie, entre deux gaufres avec de la sauce sriracha. Un bon fond pour affronter la dernière journée, qui commence au Jardin avec The Peelers et le groupe de ska punk PL Mafia. Le soleil est revenu et le parterre est rempli de punks avec leurs enfants. Comme d’habitude, on skank sur Last Call et on fait un circle pit à la fin de Montréal Brûle. L’été arrive officiellement avec la pièce Too Reggae for Punk de Kman and the 45s, qui succède à nos sympathiques mafieux. On s’immerge dans l’univers de Sammy Kay, compositeur du New Jersey, mélange de punk aux accents folk et americana. Une autre belle découverte à se mettre sous la dent. Dans l’écurie de Stomp Records, on peut le voir régulièrement à Montréal.
On attrape les derniers rayons du soleil à travers les vitres des Foufs 2.0 pour Burly Wood, formation montréalaise avec des membres de PL Mafia, Pif Paf Hangover et Apple Blue. Leur premier EP, Watch it Burn, contient des pièces de punk rock mélodique avec une nette influence du rock britannique à la Franz Ferdinand et Arctic Monkeys, autant dans les riffs que la voix de Guillaume Séguin.
On reste dans l’antre du punk pour la prestation de l/\V/\l, groupe hardcore de… Montréal! La foule éparse comprend rapidement que ce n’est pas de la petite musique de banlieue sage. Le rock agressif du groupe rappelle, avec raison, l’intensité de Trigger Effect. Pour ne pas casser le beat, on enchaîne immédiatement avec Dig It Up, nos favoris montréalais dans le post-punk et punkcore. On retrouve Andrea Silver derrière la batterie, qui était de la table ronde sur les femmes dans l’industrie de la musique vendredi. Mike Rokos nous garroche plusieurs pièces de leur album Bad Water paru en 2016 : Anything Goes, Danger, Hold Your Tongue, quelques classiques de Manners et la toujours excellente Cops on Horses, qu’on peut retrouver sur le split avec Prevenge. Un segment « dans tes dents » aux Foufs, dont la programmation qui vire hardcore en ce dimanche pas champêtre pantoute.
Encore incapable d’être à deux endroits en même temps, j’ai manqué les prestations de We Are Wolves et Grimskunk au Jardin des bières, mais notre photographe y était! Je reviens par contre voir Face to Face, une première dans mon cas. Ayant fait jouer Disconnected à ma toute première émission de radio en 2008, l’envie de se plonger dans la nostalgie de l’époque PunkMeUp est forte. Le parterre du Quartier des spectacles était plein, bien au-delà de l’espace clôturé. Le groupe a offert une solide performance avec plusieurs chansons tirées de leurs albums Big Choice et Face to Face.
Contre toute attente, on se retrouve presque top shape à 1 h du matin pour le concert de Cancer Bats, qui interprétait son album phare Hail Destroyer, paru en 2008. Le groupe de hardcore punk de Toronto qui flirte dangereusement avec le metalcore a défoncé les Foufounes électriques. Étonnant de voir le contraste du chanteur Liam Cormier, qui venait de passer deux jours assis sagement à son kiosque Treadwell Clothing au Jardin des bières, se métamorphoser en bête de scène. On a même droit à une reprise de l’excellente Sabotage des Beastie Boys. Cormier se nourrit de l’énergie du public et lui rend au centuple.
De quoi clore en beauté la fin de semaine de trois jours. Le Pouzza Fest peut se vanter d’avoir réussi une superbe édition, une fois de plus. Lundi, on va déjà s’ennuyer des amis lointains retrouvés le temps d’un week-end, des groupes et de l’esprit de communauté si cher à ce festival célébrant la musique et la culture punk rock. No, Pouzza Fest, don’t you ever say goodbye.
#Pouzza8
Crédit photo : © Maryse Phaneuf/MatTv.ca
Texte révisé par : Johanne Mathieu