Un deuxième album plus mature mais toujours aussi coloré!
Par: Myriam Bercier
Émile Bilodeau a lancé son tant attendu deuxième album Grandeur mature le 2 octobre 2019 au Théâtre Fairmount. Le concept du jeu de mots grandeur mature / grandeur nature a vraiment bien été exploité : décoration de style moyenâgeuse, comme deux trônes sur lesquels son ancien coach d’impro, déguisé en roi, accompagné de sa reine a pu assister au spectacle; musique du Moyen Âge, notamment le thème de la populaire série Game of Thrones, joue en attendant les ritournelles d’Émile Bilodeau. Pour nous accueillir et réchauffer la salle en attendant le roi de la soirée, les amis du chanteur, déguisés en personnage du Moyen Âge, se promènent dans la salle et interagissent avec la foule. Deux d’entre eux viennent même sur scène nous parler un peu et introduire Émile de la Waterbilo!
Puis, le chanteur arrive sur la scène avec ses musiciens, qui portent tous le petit chapeau à la Robin des bois. Émile Bilodeau a choisi le Moyen Âge comme thème plus ou moins central de son album car cela lui a permis de voir qu’on peut désormais changer de direction, pas comme un fils de forgeron à l’époque par exemple. Avec la montée de la droite que l’on voit un peu partout en ce moment, il souhaite que son album fasse une différence; il souhaite que si tout le monde le chante, dans une décennie ou deux ça aille mieux.
Dans Grandeur mature, Émile Bilodeau prend son rôle de Robin des bois bien au sérieux et défend bec et ongle le français, le Québec et la diversité. Par exemple, J’ai vu la France parle de son amour pour le Québec, qui a été éprouvé pendant son voyage en Europe; Candy aborde le droit de parler en français au Québec et en Ontario et pose la question de qui sont les vrais criminels dans notre société; Freddie Mecury parle de la beauté de la différence et Yoga évoque la crise climatique que l’on vit et l’écoanxiété de plus en plus présente dans notre société. Évidemment, il n’y a pas que des sujets sérieux, quelques chansons ont des thèmes plus légers un peu, notamment Ton Nom, dans laquelle le chanteur parle avec humour des gens qui ont un nom trop long.
Depuis Rites de Passage, le chanteur avoue avoir rencontré des gens fantastiques. Son métier lui a permis de voyager partout dans le Québec; il a donc pu prendre le pouls des Québécois partout au Québec et faire des belles rencontres. Il nous invite tous, sur un ton badin, à faire du tourisme au Québec puisqu’en plus c’est bon pour l’économie. Malgré les nouvelles rencontres, on retrouve presque la même gang de musiciens autour de lui. On voit qu’une sincère amitié existe entre eux. En effet, la reine, de son trône, arrête le spectacle vers la fin. Tous les yeux, exorbités, se tournent vers elle. C’est alors qu’elle lance que c’est la fête de Sarah Dion, la femme derrière la batterie. Toute la foule ainsi que les musiciens commencent à lui chanter bonne fête d’une même voix. À la fin, Émile Bilodeau lui lance un «merci Sarah d’être rentrée dans ma vie!»
Si dans sa chanson Robin des bois, Émile Bilodeau nous chante que «c’est archi tough d’être un archée poche», son album, Grandeur nature, lui, ne rate pas la cible!
Crédit photo : ©Maryse Phaneuf/MatTv.ca