La Buena Vida
Par : Sophie Dumont
Le 17 novembre dernier s’est déroulé le lancement-spectacle Buena Vida de la musicienne à la voix aux mille nuances, Florence K. Comme mentionné par l’auteure-compositrice-interprète, cette première d’une série de spectacles se veut être « la suite logique » de son livre publié au cours de la dernière année. Effectivement, l’ouvrage littéraire qui porte le même nom, Buena Vida, aurait servi d’inspiration à son nouvel album qui relate en chansons l’histoire de sa vie. Une histoire empreinte de passion, d’amour, de musique, de soleil, de sable et de rires, mais également une histoire marquée par une période de profondes souffrances.
Ayant traversé un épisode de dépression majeure en 2011, Florence K nous confie en entrevue qu’elle se porte beaucoup mieux aujourd’hui et qu’elle milite maintenant pour la déstigmatisation de la maladie mentale. Très généreuse de son temps, la sublime virtuose s’est montrée des plus authentiques et spontanées autant dans sa loge que sur la scène.
Simplement vêtue d’une petite robe rouge qui marquait sa taille fine, Florence K a, dès son arrivée sur la scène du GESÙ, capté l’attention de l’auditoire par sa présence chaleureuse. Accompagnée par Yves Desrosiers à la guitare, par Domenico Romanelli à la basse et par Kevin Warren à la batterie, elle a entamé le spectacle avec la chanson All Apologies de Kurt Cobain. L’ambiance tamisée, l’éclairage satiné et la voix suave de la chanteuse ont, au grand plaisir de l’auditoire, laissé place à une toute nouvelle version de l’œuvre du défunt chanteur de Nirvana.
Malgré la touche jazzy qui caractérise le style de Florence K et qui teinte en grande partie Buena Vida, cette dernière a exploré le blues, la valse, le folk et même le pop à travers ses nouvelles compositions qu’elle a interprétées en français, en espagnol et en italien. S’accompagnant elle-même d’une main de maître au piano, elle a repris la chanson L’appuntamento après avoir fait une blague sur les origines de la pièce. Soulignons que l’artiste a fait preuve d’une grande répartie et de beaucoup d’humour tout au long du spectacle, faisant ainsi rire son public à plusieurs reprises.
À l’image de « ce voyage au bout d’elle-même », sa prestation a également bifurqué vers des émotions quelque peu mélancoliques, notamment grâce à la chanson De profil. La pièce, dont les tonalités sont au départ assez lourdes, relate l’expérience du vide et de la tristesse qui s’empare peu à peu « d’une fille » qui se refuse de l’accepter. Enchaînant avec un solo de piano effréné sur lequel ouvre l’une des pièces très jazzy de l’album, Florence K raconte dans la chanson Je donnerais tout la tendance vaine à vouloir s’évader « ailleurs » quand on ne va pas bien. Sur une note plus folk et festive, elle interprète ensuite Rideau de fer, faisant référence à la période sombre de sa vie qu’elle aurait aujourd’hui traversée.
Outre les pièces qui traitent d’une certaine forme d’introspection aussi purgative pour l’interprète que pour l’auditoire, Florence K présente plusieurs hymnes à l’amour dans Buena Vida. La pièce Mon dieu, initialement chantée par Édith Piaf, en est un exemple. La muse de la soirée nous a d’ailleurs confié en entrevue ressentir un grand bonheur lorsqu’elle interprète ce morceau.
Fidèle à l’artiste généreuse qu’elle est, Florence K a clos la soirée en enchaînant trois rappels entrecoupés des innombrables remerciements qu’elle a adressés à son équipe ainsi qu’à son public.
Texte révisé par : Annie Simard
Crédit photo : Stéphane Couturier