Le match des étoiles
Par: Jean-Claude Sabourin
Je n’écrirai pas au sujet d’Oliver Jones. Ça serait totalement ridicule. Aussi bien écrire sur le bleu du ciel ou la luminosité du soleil. Ce sont des évidences pour tout le monde, comme la carrière de notre jazzman montréalais est évidente pour n’importe qui s’ayant le moindrement intéressé à la culture pendant les dernières 85 années.
Vous vous rendez compte. Le Festival International de Jazz de Montréal (FIJM) soulignait pratiquement un siècle de musique en célébrant l’anniversaire du pianiste originaire de la Petite Bourgogne. Pour ce faire, ils ont invité la crème de la crème : Taurey Butler, Rafael Zaldivar, Lorraine Desmarais, Chet Doxas, Lex French, Éric Lagacé, Jim Doxas et la chanteuse Ranee Lee.
Une brochette d’artistes qui nous ont simplement éblouis pendant plus d’une heure. Le match des étoiles. La finale de la coupe du monde. Une clôture du FIJM comme un feu d’artifices de la « St-Jean ». La nonchalance monarchique d’Éric Lagacé, la précision chirurgicale de Lorraine Desmarais ou la force de l’âme chez Taurey Butler.
Le spectacle a sûrement permis à l’assistance plus âgée dont, certains, se déplaçant avec peine, de revivre des émotions ressenties il y a longtemps ou se rappeler les bons moments que M. Jones nous a fait connaître pendant sa longue carrière.
Tous ces gens n’ont pas été déçus, puisqu’à la surprise générale, le pianiste de renom est monté sur scène pour jouer une pièce, accompagné d’Éric Lagacé et Jim Doxas, en guise de remerciement. Moment de grâce, pendant lequel Oliver Jones a encore su montrer au monde ce que le mot « jazz » signifie.
Le FIJM en a aussi profité pour remettre la bourse Oliver Jones (bourse d’études) à Alex Ambroise, étudiant à McGill. Le jeune musicien et ses comparses ont d’ailleurs pu jouer une courte première partie. Ils nous ont offert un jazz fusion dont je ne suis pas amateur. J’ai beaucoup de difficulté à trouver quelque chose à laquelle m’accrocher dans ce genre de musique. C’est une question de goût et c’est pourquoi je ne commenterai pas leur performance.
La seule ombre au tableau, la présence des sièges encore libres dans le Théâtre Jean-Duceppe et l’utilisation homéopathique du français pendant la soirée. Nous étions quand même à un événement signature qui clôturait le FIJM. Bon, j’imagine que c’est dans l’air du temps.
Bref, une soirée de nostalgie talentueuse, pendant laquelle les plus grands nous ont rappelé à quel point la scène montréalaise est l’une des plus importantes au monde en matière de jazz.
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FIJM – Sammy Jackson (mattv.ca)