50 ans de Jethro Tull
© Stéphane Bourgeois/Photo officielle
Par : Ariane Coutu-Perrault
Ian Anderson, l’une des têtes d’affiche au Festival d’été de Québec, a parti le bal de la première soirée en faisant plus d’une tête grise heureuse. Le septuagénaire est monté sur scène accompagné de son groupe sur un vieil enregistrement du groupe prog Jethro Tull, devant une projection d’une télévision vintage diffusant des vieux spectacles. Choix douteux qui allait se confirmer tout au long de la performance. Ian Anderson est arrivé, sa flûte à la main sous une tonne d’applaudissements au parc de la Francophonie qui avait atteint sa pleine capacité. Ils commencent avec la chanson My Sunday Feeling et Love Story sous une lumière blanche reflétant joliment sur la flûte et la batterie, faisant ainsi scintiller les instruments.
Ian Anderson prend alors un moment pour saluer la foule et expliquer l’idée derrière ce spectacle célébrant les 50 ans de Jethro Tull. Il rend hommage au succès du groupe, mais aussi à tous les musiciens ayant joué avec lui, aussi nombreux qu’ils soient. Tout au long du spectacle, les chansons sont entrecoupées de messages de certains anciens musiciens, présentant la chanson à venir. C’est une belle idée, un bel hommage, mais qui tue un peu le momentum du spectacle. Cependant, ces moments sont plus intéressants que le reste des projections. Effectivement, les images projetées sont maladroites, faciles et trahissent l’âge d’Anderson. Ils jouent d’ailleurs la célèbre chanson Aqualung, agrémentée de ces projections qui met en vedette un deuxième chanteur à l’allure de Harry Potter. On se demande qui est-il, mais aussi la pertinence de cette apparition. Si on avait pris plus de Ian Anderson et moins d’invités projetés, il aurait été juste de laisser plus de place aux excellents musiciens présents avec lui. Bien qu’il ait encore beaucoup d’énergie vu son vieil âge, Ian Anderson commence un peu trop fort et ne réussit pas à maintenir son rythme établi, surtout au niveau des passes de flûte. Fortes et mélodiques au départ, elles se font beaucoup moins gracieuses vers la fin. Sa voix, quant à elle, est très juste, mais ne suit pas toujours le rythme, puisqu’il semble parfois essoufflé. De plus, on aurait eu envie de l’immobiliser derrière son micro, puisqu’il s’éloigne constamment de celui-ci, perdant par le fait même la puissance et l’importance des vocales.
© Stéphane Bourgeois/Photo officielle
De façon générale, c’était un bon spectacle et une bonne présence, pour les plus nostalgiques présents ce soir-là. La prestation de la Bourrée in E minor était sans aucun doute la mieux exécutée, démontrant le talent musical des quatre musiciens. Ils auraient cependant gagné à mettre moins d’efforts sur les projections à l’arrière et à avoir un micro serre-tête.
Texte révisé par : Johanne Mathieu