Une ode à l’interprète
Par Lucia Cassagnet
La chanteuse originaire de Gatineau, Geneviève Leclerc, lance son cinquième album de carrière le 27 janvier prochain, intitulé Interprète.
Un premier extrait Je ne suis qu’une chanson est sorti le 11 janvier, donnant un avant-goût de ce qui s’en vient avec ce dernier projet.
Avec une bronchite bruyante qui persiste depuis trois semaines, l’artiste s’est entretenu avec Mattv au téléphone afin de discuter du lancement. Après des quintes de toux qui coupaient ses réponses, l’interprète a lancé un « là je commence à être tannée! »
Avec un titre comme interprète, des chansons qui s’intitulent Je ne suis qu’une chanson, ce projet est plus qu’un simple album. Composé de six reprises, constituant des re-interprétations par Geneviève Leclerc de classiques de tous genres et décennies, Interprète est en fait « une ode à l’interprète. »
« Le métier d’interprète est un peu en train de se perdre, et c’est à nous, les interprètes, de le faire apprécier, » partage l’artiste.
Elle ajoute ensuite :
« Lorsque le concours Ma première Place des arts ont enlevé la catégorie d’interprète de leur concours, ça m’a vraiment marqué. S’il n’y avait pas eu une catégorie interprète seulement, et non auteur-compositeur-interprète, les Isabelle Brûlé et Ginette Reno n’auraient pas vu le jour. »
En continuant sur ce métier, Geneviève Leclerc partage que:
« ce n’est pas donné à tout le monde d’écrire des textes. Et ce n’est pas le job à tout le monde. Le métier d’interprète quand on le fait bien implique une recherche incroyable. Il faut être capable de mettre en lumière autre chose. Il faut être capable d’apporter une lecture différente. »
Pour elle, « c’est vraiment le combat en ce moment. »
Pour justifier que chacun devrait faire son métier, elle a partagé :
«J’ai toujours eu à répondre en entrevue pourquoi je n’écris pas mes propres chansons et je dis : bin, j’en ai écrit, j’en écris une, des fois deux par album. Mais c’est parce qu’il y avait une histoire que je voulais raconter que je n’ai pas trouvé de texte pour la raconter. Mais c’est très rare.
Je veux parler de, par exemple, de la jalousie. Dans l’album il y a une chanson qui est incroyable. Le texte est vraiment prenant sur la jalousie. C’est tellement bien écrit! Donc, moi, je serais qui pour arriver et dire « non, moi je suis capable d’écrire quelque chose de mieux, la même chose mais encore mieux écrit. » Non. »
« Ma passion première est de raconter l’histoire, et des histoires, il y en a beaucoup à raconter, » conclu l’interprète.
Une des chansons à paraître dans l’album est une relecture de All you need is love des Beatles. Par rapport à cet extrait, Geneviève raconte :
« C’est vraiment une relecture. Soit que le monde vont me crucifier ou qu’ils vont adorer. Mais il n’y a pas d’entre-deux. Je l’ai massacrée. Pourquoi? Parce que le texte je le trouvais excellent. La musique me tape sur les nerfs. »
La reprise plus appréciée par l’artiste? Nul autre que Whitney Houston avec I will always love you et River deep, mountain high par Céline Dion.
Un album avec six chansons seulement peut paraître petit, mais la logique derrière se justifie.
« J’en ai six, il n’y en a pas 12. Je les aime toutes. C’est pour ça qu’elles sont là. Je n’ai pas de point faible. Quand tu as 10-12 chansons, il y en a tout le temps une ou deux qu’on n’aime pas trop.
Ces six chansons là, avec le marketing, le visuel – dans le fond, chaque chanson va avoir une semaine de promo. Je voulais donner au moins de la lumière à chacune. Parce que c’est souvent ça le problème. L’album sort et il y a une ou deux chansons qui ont toute la lumière.
Il y a un important budget qui a été mis pour que chaque chanson ait son propre visuel. »
Pour ceux qui disent que le travail d’interprète n’est que de chanter, Geneviève Leclerc est fortement en désaccord.
« Dans mon travail d’interprète, je dois être impliquée. Dans la réalisation, la construction de la musique. Même dans l’instrumentation de chaque chanson, il n’y a rien qui est laissé au hasard. Je ne pourrais pas juste me pointer en studio à la fin et mettre les vocales.
Tout est construit en fonction de faire rêver, de faire voyager. »
C’est avec cette pensée en tête que ce dernier projet sera présenté le 27 janvier.