Le choc de la nouveauté, bis
© Sylvain Sabati
Par : Stefan Puchalski
À proprement parler, c’est du théâtre dans son expression la plus moderne. La scène est au milieu de la salle et est encadrée par les spectateurs sur deux côtés tandis que sur les deux autres se dressent deux écrans géants où le nom de Jeff Koons est affiché deux fois plutôt qu’une. On s’inspire alors du plasticien américain – peintre, sculpteur, installateur et enfant terrible du marché de l’art –, et de sa fascination pour le corps humain.
Dans une mise en scène de Dillon Orr du Théâtre du Trillium d’Ottawa, un homme est allongé sur le sol. Immobile, il porte un casque de réalité virtuelle et tient des manettes en attendant le début de la pièce. Lorsque celle-ci commence, deux autres comédiens font leur apparition sur la scène. Une femme et un homme prennent la parole à tour de rôle sans entamer une véritable conversation. À vrai dire, les trois comédiens (David Bouchard, Annie Cloutier et Alexandre-David Gagnon) jouent des personnages anonymes qui invoquent, entre autres choses, l’amour, l’artiste et le mensonge.
© Sylvain Sabati
On entre alors dans les conventions actuelles dont le but est de créer du sens par apposition : le recours au virtuel pour communiquer avec l’autre; un bout de danse contemporaine; une conversation où l’on ne fait que répéter la parole de l’autre; la projection d’émeutes sur les deux écrans (sans doute une invocation des gilets jaunes et d’autres contestateurs dont l’artiste devrait s’inspirer); une tentative visant à définir le terme artiste face à la vie de nos jours; une touche d’anglais; et, en dernier lieu, un bref survol de l’œuvre sculpturale de Jeff Koons… La boucle est bouclée.
Jeff Koons est à l’affiche au Centre Phi jusqu’au 23 novembre.