Ensemble on est beau, seul on est dégueulasse
Par : Ariane Coutu-Perrault
Le très coloré Jo Cormier présentait son tout premier One man show nommé Animal, mardi soir dernier, devant un Olympia bien rempli de spectatrices, spectateurs et de gorilles. Si on le reconnait bien dans ce spectacle, ce personnage humoristique, étrange et attendrissant, niaiseux et sensible ne nous déçoit pas.
Le ton est rapidement donné par son entrée sur scène explosive sous de lourds applaudissements. Il réussit à instaurer un lien de confiance rassurant qui nous aidera à passer à travers, ensemble, son analyse de la laideur humaine. Il s’inclut avec sa foule, des vérités crues et dures, mais rassembleuses malgré tout. Jo Cormier utilise un delivery parfois disjoncté, parfois plus doux, mais toujours très texturé, en soulignant le ridicule de notre quotidien.
L’absurdité de nos inventions, nos activités, nos réactions… Les humains sont les plus bêtes des animaux. On sent sa générosité, cette volonté sincère de nous faire passer une bonne soirée, mais aussi à s’adoucir face à nos propres petits secrets honteux. Il le fait de façon très habile, comme un vieux chum qui te rappelle de te donner un break. Le tout parsemé de quelques jeux de mots, juste assez malaisants. Mention d’honneur aux numéros critiquant le manque d’éducation sexuelle, le système de justice et des religions. Il amène d’ailleurs une solution qui semble infaillible pour régler la question du consentement. Comme quoi, il faut vraiment être con pour ne pas comprendre le consentement.
Le décor qui semble être une lune parmi les astres, qui se transforme peu à peu, pour terminer le spectacle avec des yeux donnant l’impression de nous regarder, profondément. Ce qui clôture la soirée, avec un Jo Cormier doux, sensible et touché par son privilège d’être sur scène, devant une ovation debout.